ACA PROJECT X LIBRAIRIE LE PHENIX

ACA project est heureux de collaborer avec la librairie parisienne Le Phénix, un lieu de rencontres qui s’attache à partager avec tous la connaissance du monde chinois et plus largement, du monde asiatique. Elodie Lecat a sélectionné pour nous 5 livres d’artistes à offrir ou se faire offrir. Et en cadeau pour les fêtes de fin d’année : bénéficiez d’une remise de 5% sur la sélection pour tout achat en boutique ou par téléphone en citant cet article, jusqu’au 31 décembre !

ACA project is excited to collaborate with Le Phénix, the famous Paris bookshop dedicated to share knowledge and passion about China and Asia. On the occasion of Christmas, Elodie Lecat has selected 5 art books for us. Our Christmas gift: get a 5% discount on the selection by referring to this article when buying on site or on the phone until December 31st!

Paris – Feng Li – Publié par les éditions Louis Vuitton

Lauréat du prix découverte du festival Jimei x Arles 2017, Feng Li est l’un des photographes d’origine chinoise les plus en vogue du moment. Né à Chengdu en 1971, diplômé de médecine chinoise, Feng Li commença par pratiquer la photographie en tant que fonctionnaire du département de propagande de la province du Sichuan. Durant plusieurs années sa pratique de la photographie à la charge du gouvernement se conjugua à une pratique artistique qu’il mena parallèlement. Depuis quelques années le rapport de Feng Li à la photographie est essentiellement centré sur des projets personnels nourris par ses promenades quotidiennes, alimentés par les rencontres au fil de ses voyages. Artiste invité en 2019 à la Cité des Arts à Paris – lieu qui accueille depuis 1965 des artistes du monde entier et de toutes disciplines – Feng Li a profité de l’occasion pour poser son regard sur une ville aux contours bien différents des villes chinoises. Pour lui, peu importait que ce séjour ait eu lieu à Paris ou dans une toute autre ville puisque seules les personnes et le rythme dans lequel il se laisse porter pour faire ses images sont les éléments auxquels il attache véritablement de l’importance. Eloigné des rues de Chengdu, sa ville natale qu’il a maintes fois arpentée, le photographe a pris cette fois le parti de porter sur Paris et sur les parisiens son regard décalé et non dépourvu d’humour. Avec une esthétique proche de celle du milieu de la mode, milieu avec lequel il collabore depuis plusieurs années, les photographies réunies dans la luxueuse publication de la collection Fashion Eye des éditions Louis Vuitton documentent la capitale par une succession de micro-évènements joyeux, surprenants, acidulés et drôles. Il fait de ce séjour une longue promenade sensuelle et festive et nous ferait croire avec ses images incroyablement séduisantes que la vie ne serait au final qu’une vaste plaisanterie teintée de romantisme. 

Paris – Feng Li – Published by Louis Vuitton Editions

Winner of the 2017 Jimei x Arles Discovery Award, Feng Li is one of the most fashionable Chinese-born photographers of the moment. Born in Chengdu in 1971, graduated in Chinese medicine, Feng Li began practicing photography as an official in the Sichuan Province Propaganda Department. During several years his practice of photography at the expense of the government was combined with an artistic practice which he carried out at the same time. For several years now, Feng Li’s relationship with photography has essentially focused on personal projects nourished by his daily walks and meetings during his travels. Guest artist in 2019 at the Cité des Arts in Paris – a place that has hosted artists from all over the world and from all disciplines since 1965 – Feng Li took the opportunity to look at a city which is very different from the Chinese ones. For him, it didn’t matter whether this trip took place in Paris or in any other city, since only the people and the pace in which he lets himself be carried away to take his images are the elements to which he truly attaches importance. Far from the streets of Chengdu, his hometown which he has walked many times, this time the photographer decided to focus on Paris and the Parisians with his offbeat and not devoid of humor. With an aesthetic close to that of the fashion world, an environment with which he has collaborated for several years, the photographs brought together in the luxurious publication of the Fashion Eye collection from Louis Vuitton Editions document the French capital through a succession of joyful, surprising micro-events, zingy and funny. He turns this trip into a long, sensual and festive stroll and with his incredibly seductive images would make us believe that life would end up being a vast joke tinged with romance.

Lingering Nous – Haegue Yang – Publié par les Presses du réel

Née en 1971 à Séoul en Corée du Sud, Haegue Yang, est l’une des artistes coréennes les plus étonnantes de sa génération. Les installations qu’elle compose mobilisent depuis de nombreuses années un vocabulaire plastique très étendu, du collage de papier, aux pièces sonores mises en scène, aux sculptures performatives, allant jusqu’à convoquer des matériaux usuels issus du quotidien : stores vénitiens, porte-vêtements, paille synthétique, etc. Dans ses propositions où se rencontrent la fabrication industrielle et l’artisanat populaire, elle interroge son rapport avec les matériaux – lien affectif, sensorialité – ainsi que son rapport à l’espace – environnements spécifiques, appréhendés, ou laissés ouverts à la rencontre entre les lieux et les formes qu’elle mobilise. Elle aime à dire qu’au sein de ses installations cohabitent des éléments fragmentaires : des lumières, des sons, des voix, des sources de chaleur qui occupent le terrain de façon autonome, aux côtés de pièces maîtresses, structurantes, construites à partir d’objets du quotidien. Sensibles, efficaces et parfois mélancoliques, les propositions de Haegue Yang sont pensées comme des environnements multisensoriels, des dispositifs étranges où l’objet usuel, reconnaissable, se met au service de compositions abstraites. Ce langage singulier inventé par Haegue Yang guide le visiteur dans des zones qui interrogent son rapport à l’espace et au temps, à l’histoire culturelle, sociale et politique des lieux investis par l’artiste. Chacune de ses expositions déploie des ensembles qui ne cessent d’évoluer et de s’imposer avec force et délicatesse. La très belle monographie Lingering Nous documente magnifiquement une vingtaine de ses installations réalisées au cours des 10 dernières années et présentées à l’été 2016 au Centre Pompidou. Haegue Yang est représentée par la galerie Chantal Crousel.

Lingering Nous – Haegue Yang – Published by Presses du Réel

Born in 1971 in Seoul, South Korea, Haegue Yang is one of the most surprising Korean artists of her generation. For many years, the installations that she composes have rallied a very extensive plastic vocabulary, from paper collage, to staged sound pieces, to performative sculptures, as well as common materials from everyday life: venetian blinds, coat racks, synthetic straw, etc. In her proposals where industrial manufacturing and popular craftsmanship meet, she questions her relationship with materials – emotional bond, sensoriality – as well as her relationship to space – specific environments, apprehended, or left open to the encounter between places and forms she rallies. She likes to say that within her installations, fragmentary elements coexist: lights, sounds, voices, heat sources working independently, alongside key, structuring pieces built from everyday objects. Sensitive, efficient and sometimes melancholic, Haegue Yang’s proposals are conceived as multisensory environments, strange devices where the usual, recognizable object is placed at the service of abstract compositions. This unique language invented by Haegue Yang guides visitors through areas that question their relationship to space and time, to the cultural, social and political history of the places occupied by the artist. Each of her exhibitions deploys ensembles that never cease to evolve and impose themselves with force and delicacy. The very beautiful monograph Lingering Nous magnificently documents about twenty of her installations created over the past 10 years and presented in the summer of 2016 at the Centre Pompidou in Paris. Haegue Yang is represented by the Chantal Crousel gallery.

Family diary – Issei Suda. Publié par Chose commune

Né en 1940 dans le quartier de Kanda, le photographe japonais Issei Suda est connu pour ses photographies en noir et blanc contrastées des rues nippones ou taïwanaises. Diplômé du Tokyo College of Photography en 1962, il travailla pendant quelques années en tant que photographe et documentariste pour le groupe de théâtre d’avant-garde Tenjo Sajiki dirigé par le poète et dramaturge Terayama Shuji. En 1971, sa carrière prend un nouveau tournant lorsqu’il deviendra photographe indépendant. Le paysage photographique japonais d’après-guerre se définit alors par deux mouvements radicalement opposés avec d’un côté le collectif Kompora qui enregistre la réalité d’une manière froide et clinique et de l’autre le groupe Provoke qui dès la fin des années 1960 tend à une photographie portée sur le flou et l’émotion. Parallèlement à ces deux mouvements majeurs, Issei Suda occupe lui une position unique cherchant à exprimer le côté mystérieux de la vie quotidienne en capturant l’extraordinaire de l’ordinaire. Après n’avoir cessé de publier des œuvres ayant pour thème des paysages ruraux, familiers, des fêtes ou des coutumes banales, « Family Diary », titre que Suda avait choisi lui-même dans les années 1990, vient cette fois documenter l’intimité de son propre foyer. Dans une grande simplicité, des gros plans, portraits et images volées, livrent sa vie quotidienne, celle qu’il partageait avec sa fille, son épouse et son chien. Ces très beaux tirages sont accompagnés d’un texte écrit par le photographe en 1993 qui confirme l’attention avec laquelle il captura ces images. En voici un extrait : « La photographie étant toujours au cœur de mes pensées, le temps que je passais en famille s’écoulait  comme parallèlement à ma propre vie. Les tirages du Mimox, avec leur grain rugueux qui semble expédier ce temps au fond de l’abîme du passé, prennent forme devant moi. Les membres de ma famille, que j’ai sous les yeux, sont déjà en train de disparaître. Pour celui que je suis aujourd’hui, cette vague sensation d’angoisse est un appel à vivre pleinement éveillé dans la réalité ».

Family diary – Issei Suda. Published by Chose commune

Born in 1940 in the Kanda district, Japanese photographer Issei Suda is known for his contrasting black and white photographs of Japanese and Taiwanese streets. Graduated from the Tokyo College of Photography in 1962, he worked for a few years as a photographer and documentary filmmaker for the avant-garde theatre group Tenjo Sajiki led by poet and playwright Terayama Shuji. In 1971, his career took a new turn when he became a freelance photographer. The post-war Japanese photographic landscape was then defined by two radically opposed movements with on the one hand the Kompora collective which recorded reality in a cold and clinical way and on the other the Provoke group which, from the end of the 1960s, tends towards a photograph focused on blur and emotion. Alongside these two major movements, Issei Suda occupies a unique position seeking to express the mysterious side of everyday life by capturing the extraordinary from the ordinary. After having continued to publish works having rural landscapes, familiar, festivals or banal customs for theme, « Family Diary », a title that Suda had chosen himself in the 1990s, comes this time to document the intimacy from his own home. In great simplicity, close-ups, portraits and stolen images reveal his daily life, the one he shared with his daughter, his wife and his dog. These very beautiful prints are accompanied by a text written by the photographer in 1993 which confirms the care with which he captured these images. Here is an excerpt: « With photography always at the heart of my thoughts, the time I spent with family flowed as parallel to my own life. The Mimox prints, with their rough grain that seems to send this time to the bottom of the abyss of the past, take shape before me. The members of my family, which I have in front of me, are already disappearing. For who I am today, this vague feeling of anguish is a call to live fully awake in reality « .

Monsoon melody – Thảo Nguyên Phan – Publié par Mousse publishing

Le travail de Thảo Nguyên Phan, née en 1987 au Vietnam, prend forme à partir d’expériences quotidiennes nourries par la littérature et la philosophie, une habitude qui remonte à son plus jeune âge lorsque l’accès à l’art était réservé à un petit nombre de privilégiés. A travers des médiums aussi étendus que la performance, le dessin, la peinture et la vidéo, ses projets questionnent l’histoire et la tradition. Dans ses travaux les plus récents, elle explore des problématiques agricoles, politiques et sociales liées à la ruralité au Vietnam. Toutefois, le travail de la jeune artiste va bien au-delà de l’analyse historique et sociale puisqu’il intègre dans chacune des propositions son intérêt pour la langue et la littérature en ayant recours au récit de façon poétique. A cheval entre l’histoire officielle et la fiction, ses histoires évoquent subtilement l’oubli et l’oubliable. Avec le projet Voyages de Rhodes par exemple, Thảo Nguyên Phan choisissait d’intervenir sur le livre du missionnaire jésuite français Alexandre de Rhodes (1591-1660) publié en 1653 et réédité en 1884 en français. Comme les enfants qui dans un passé lointain se servaient de parchemins manuscrits pour écrire de nouveaux textes, Thảo Nguyên Phan recomposa entièrement la pagination de l’ouvrage et recouvrit partiellement les écrits de ses aquarelles. Reconstruction palimpseste, ce procédé n’eut pas pour effet d’annuler le texte d’origine mais il le chargea d’une forme d’étrangeté, habité désormais par des représentations d’enfants affairés à construire leur petit monde, agissant à rebours sur un moment de leur histoire. Sa monographie « Monsoon melody » (Mélodie de la mousson), permet d’entrer dans l’univers poétique et sensible de cette jeune artiste et de faire l’expérience de son travail à travers six de ses plus grands projets.

Monsoon melody – Thảo Nguyên Phan – Published by Mousse publishing

The work of Thảo Nguyên Phan, born in 1987 in Vietnam, takes shape from daily experiences nourished by literature and philosophy, a habit that dates back to her youngest age when access to art was restricted to a small number of privileged. Through mediums as extensive as performance, drawing, painting and video, her projects question history and tradition. In her most recent work, she explores agricultural, political and social issues related to rurality in Vietnam. However, the work of the young artist goes well beyond historical and social analysis as she integrates into each of the proposals her interest in language and literature by using narrative in a poetic way. Straddling official history and fiction, her stories subtly evoke oblivion and forgetting. With the Voyages de Rhodes project, for example, Thảo Nguyên Phan chose to work on the book by the French Jesuit missionary Alexandre de Rhodes (1591-1660) published in 1653 and republished in 1884 in French. Like children who in the distant past used handwritten scrolls to write new texts, Thảo Nguyên Phan completely recomposed the pagination of the book and partially covered the writings with her watercolors. Palimpsest reconstruction, this process did not have the effect of canceling the original text but it charged it with a form of strangeness, now inhabited by representations of children busy building their little world, acting in reverse on a moment in their history. Her monograph “Monsoon melody” allows us to enter the poetic and sensitive universe of this young artist and to experience her work through six of her greatest projects.

Watering My Horse By A Spring At The Foot Of The Long Wall – Xiaoxiao Xu – Publié par The Eriskay Connection 

Inspirée par le livre Country Driving, de Peter Hessler qui relate un périple en voiture de la côte orientale jusqu’au plateau tibétain dans les années 2000, la jeune photographe Xiaoxiao Xu d’origine chinoise, décide d’entreprendre un voyage de 25000 kilomètres le long de la Muraille de Chine. Née en 1984 à Wenzhou, Xiaoxiao Xu part aux Pays-Bas au début des années 2000 pour des études de photographie, là où elle habite désormais. Bien que ne résidant plus dans son pays d’origine, la Chine n’en reste pas moins son terrain de prédilection, le lieu où elle va régulièrement poser son regard. C’est successivement au printemps, en été et en hiver que Xiaoxiao Xu réalise trois séjours d’un à deux mois le long de la Grande Muraille. Elle enregistre sur des kilomètres les paysages et la vie de ceux qui résident au pied de ce rempart morcelé et délabré, un monument géant et fatigué que les habitants occupent ou préservent. Des plages du golfe de Bohai, en passant par le plateau de Lœss dans la province du Shaanxi, jusqu’aux étendues désertiques du Gansu au nord-ouest de la Chine, Xiaoxiao Xu photographie l’environnement d’une Chine rurale empreinte d’histoire. Au fil des pages, Watering my horse by a spring at the foot of the long wall révèle des paysages splendides arides et esseulés où ces bouts de muraille et autres monuments splendides résistent tant bien que mal au passage du temps. C’est là, dans ces paysages puissants et singuliers où les ruines se mêlent à la végétation, que vivent difficilement des hommes et des femmes, ouvriers, paysans, enfants, adolescents. C’est avec force et douceur que Xiaoxiao Xu va les révéler. Elle les photographie à peine mis en scène, ouvrier au labeur, au repos sur une bâche, enfant se prélassant sur un tapis de maïs géant, vieil homme tenant ses outils de travail, un autre avec ses bêtes, villageois vêtus de leurs parures colorées à l’occasion des fêtes, adolescents perdus dans l’immensité des paysages. Elle fait de cet environnement des images désarmantes de beauté et incroyablement poétiques. Dans le livre, viennent s’ajouter aux images des documents collectés au cours de ses voyages : anciens plans datant de la dynastie Ming, notes manuscrites issues de recherches sur la muraille, reliques isolées lors des fouilles. Par cette mise en page originale, cette édition parvient à restituer un univers tout entier où le sensible est perceptible à chaque page et où la beauté se mêle à l’absurde et à la brutalité.

Watering My Horse By A Spring At The Foot Of The Long Wall – Xiaoxiao Xu – Published by The Eriskay Connection

Inspired by the book Country Driving, by Peter Hessler which recounts a journey by car from the eastern coast to the Tibetan plateau in the 2000s, the young photographer Xiaoxiao Xu of Chinese origin, decides to undertake a 25,000 kilometers trip along the Great Wall of China. Born in 1984 in Wenzhou, Xiaoxiao Xu went to the Netherlands in the early 2000s to study photography. She now lives there. Although no longer residing in her country of origin, China remains her favorite ground, the place where she regularly focuses her eyes on. It is successively in spring, summer and winter that Xiaoxiao Xu makes three one to two months trips along the Great Wall. She records kilometers of landscapes and the life of those who reside at the foot of this fragmented and dilapidated rampart, a giant and tired monument occupied or preserved by the inhabitants. From the beaches of the Gulf of Bohai, through the Loess Plateau in Shaanxi province, to the desert expanses of Gansu in northwest China, Xiaoxiao Xu photographs the environment of a rural China steeped in history.Over the pages, Watering my horse by a spring at the foot of the long wall reveals splendid arid and lonely landscapes where these pieces of wall and other splendid monuments resist the passage of time as best they can. It is there, in these powerful and unique landscapes where ruins mingle with vegetation, that men and women, workers, peasants, children and adolescents have difficulty living. It is with strength and gentleness that Xiaoxiao Xu will reveal them. She photographs them barely staged, a laborer resting on a tarp, a child lounging on a giant corn carpet, an old man holding his working tools, another with his animals, villagers dressed in their colorful ornaments for the holidays, teenagers lost in the immensity of the landscapes. She turns this environment into disarmingly beautiful and incredibly poetic images. In addition to the images, documents collected during her travels are added to the book: old maps dating from the Ming dynasty, handwritten notes from research on the wall, relics isolated during excavations. With this original layout, this edition manages to recreate an entire universe where the sensitive is perceptible on each page and where beauty mingles with absurdity and brutality.