EXHIBITION – CHUNG CHANG-SUP @ PERROTIN GALLERY

Vue de l'exposition CHUNG Chang-Sup "Meditation", Galerie Perrotin, Paris (4juin - 1 août, 2015). Photo: Claire Dorn - Courtesy Galerie Perrotin
Vue de l’exposition CHUNG Chang-Sup « Meditation », Galerie Perrotin, Paris (4juin – 1 août, 2015). Photo: Claire Dorn – Courtesy Galerie Perrotin

Le peintre sud-coréen Chung Chang-Sup (Cheongju, 1927-Séoul, 2011) voit à titre posthume sa première exposition française présentée dans les murs de la galerie Perrotin, jusqu’au 1er août 2015.

C’est à travers la série Méditation, réalisée entre 1985 et 2005, que l’artiste (issu du College of Fine Arts de Séoul, dont il est diplômé en 1951) s’inscrit plus spécifiquement dans la catégorie des peintures de monochromes coréens, dont ceux du groupe Dansaekhwa dans les années 1970.

Devant les méditations de Chung Chang-Sup, on ressent d’abord la puissance expressive du travail de la matière – en l’occurrence, il s’agit du hanji, fibre de mûrier traditionnellement utilisée comme du papier en Corée – et de la couleur : aux côtés des jaunes, des ocres, des noirs et des gris rocheux, Chung Chang-Sup peint également parfois en rouge sang ou en bleu profond.

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Chang-Sup CHUNG, « Meditation 23801 », 2003, Fibre de mûrier sur toile / Tak fiber on canvas, 181,8 x 227,3 cm. Photo: Claire Dorn – Courtesy Galerie Perrotin

Sur très grands formats, des anfractuosités infinies créent à la surface de la toile un relief lunaire qui évoque à la fois, dans la fragilité de la fibre, la nature brute ; mais aussi l’esprit humain, dans l’abstraction du monochrome ainsi que les formes géométriques qui sous-tendent la structure.

Ce sont des compartiments, des lignes ou des rayons, qui partagent les toiles en espaces distincts : parfois lisses, mais souvent faits de mouvements rugueux et malmenés, par lesquels on se représente ainsi les variations complexes d’un paysage mental apaisé, puis en proie à la tourmente.

C’est ainsi que Chung Chang-Sup propose le reflet d’un voyage intérieur, celui d’une expérience méditative à deux faces, incarnée dans l’antinomie entre le chaos du relief et sa perfection millimétrique.

Chung Chang-Sup, « Meditation », Commisaraire : Kim Yongdae, à la Galerie Perrotin jusqu’au 1er août 2015.

par Marguerite Adeline de Boisbrunet

Chang-Sup CHUNG, "Tak 86033", 1986, Fibre de mûrier sur toile / Tak fiber on canvas, 240 x 140 cm Photo: Claire Dorn - Courtesy Galerie Perrotin
Chang-Sup CHUNG, « Tak 86033 », 1986, Fibre de mûrier sur toile / Tak fiber on canvas, 240 x 140 cm. Photo: Claire Dorn – Courtesy Galerie Perrotin
Vue de l'exposition CHUNG Chang-Sup, "Meditation", Galerie Perrotin, Paris (4juin - 1 août, 2015). Photo: Claire Dorn - Courtesy Galerie Perrotin
Vue de l’exposition CHUNG Chang-Sup, « Meditation », Galerie Perrotin, Paris (4juin – 1 août, 2015). Photo: Claire Dorn – Courtesy Galerie Perrotin
Vue de l'exposition CHUNG Chang-Sup, "Meditation", Galerie Perrotin, Paris (4juin - 1 août, 2015). Photo: Claire Dorn - Courtesy Galerie Perrotin
Vue de l’exposition CHUNG Chang-Sup, « Meditation », Galerie Perrotin, Paris (4juin – 1 août, 2015). Photo: Claire Dorn – Courtesy Galerie Perrotin