CHRISTINE ITHURBIDE : MARCHÉ DE L’ART CONTEMPORAIN INDIEN / INDIAN CONTEMPORARY ART MARKET

Marché de l’art contemporain indien : territoires et réseaux en construction, par Christine Ithurbide – 13/12/12 (lire l’article complet sur la revue en ligne Transcontinentales)

Cet article propose d’analyser l’émergence du marché de l’art contemporain indien, ses enjeux dans les dynamiques urbaines et économiques des métropoles indiennes et dans la transformation des pratiques et discours en Inde sur l’art contemporain. De l’Indépendance à la fin des années 1980, le réseau d’espaces artistiques en Inde ne présente qu’un petit nombre de galeries publiques et privées dans les grandes villes (Delhi, Bombay, Calcutta, Madras) et plusieurs écoles artistiques régionales importantes (Baroda, Santiniketan). La libéralisation édconomique du pays, accélérée par les réfomres de 1991, entraîne une rapide multiplication des galeries privées et de la progressive professionnalisation du marché de l’art. Delhi et Mumbai émergent rapidement comme les centres de l’art comtemporain indien.L’ensembl edes activités liées au marché de l’art (production, édition, investissements) participe à la création de nouveaux territoires et éconimies de l’art et contribue au statut de capitale culturelle mondialisée. Si les structures de marché de l’art dominent dans les métropoles, l’ouverture de lieux alternatifs, résidences et collectifs, permettent à de nouvelles pratiques et discours de se développer. Sur les modèles internationaux, certaines villes tentent d’établir des quartiers artistiques, mais l’absence de soutien de l’État et de politiques publiques pour le développement des arts ont davantage entraîné une organisation fragmentée et multipolaire des espaces artistiques. Les iniatiatives et financements du secteur privé prennent une importance particuli ère dans la trajectoire prise par la scène artistique indienne. Par ailleurs, l’émergence du marché de l’art contemporain indien s’inscrit dans une période d’avènement de l’art global et des redéfinitions des rapports de pouvoir entre les pays dits « du centre » et ceux de la « périphérie ». Avec la multiplication des expositions itinérantes et l’engouement pour la scène artistique indienne, les pratiques artistiques et curatoriales s’adaptent à ce nouveau contexte. Les foires, biennales, grandes expositions à l’étranger ont ainsi progressivement institutionnalisé la scène indienne. Partagés entre réappropriation du débat artistique et aspirations internationales, les artistes, galieristes et commissaires indiens adoptent certains codes ou modèlent et cherchent  à renouveler l’approche des arts visuels à partir de contextes culturels très variés. Si la création artistique contemporaine indienne a désormais intégré le système d’expositions et de ventes internationales, elle est aussi devenue fortement dépendante de la pression du marché et des modèles internationaux. Au-delà du maintien de cette visibilité internationale, la question de l’insertion dans des dynamqiues régionales durables et de la construction d’un véritable dialogue avec une audience locale, sera aussi essentielle pour son avenir.

Indian contemporary art market : territories and networks under construction, by Christine Ithurbine – 12/13/12 (read the whole article on the online magazineTranscontinentales )

This article propose to analyze the emergence of Indian contemporary art market, its roles in economic and urban dynamics of indian cities and in the transformation of practices and discourses on India art. From the Independence to the late 1980s, the network of visual art spaces in India provides only a few public and private galleries in major cities (Delhi, Bombay, Calcutta, Madras) and several major regional art schools (Baroda, Santiniketan). Accelerated by the reforms of 1991,The country’s economic liberalization leads to rapid proliferation of private galleries and the gradual professionalization of the art market. Delhi and Mumbai are rapidly emerging as centers of Indian contemporary art. Activities related to the art market (production, publishing, investment) participate to the creation of new art territories and economies and contribute to the status of global cultural capital. If market structures dominate in the cities, the creation of alternative spaces, residences and artists collective enable the development of new experiences and debates. Following international models, some neighborhoods attempt to become art districts. However the lack of State support and public policy for the development of the arts have led to a rather segmented organization of art spaces. Private sector initiatives and funding continue to play an important role in the trajectory taken by the Indian art scene. Moreover, the emergence of Indian contemporary art market occur during a period of reflexion on global art and redefinition of power relations between the countries so-called « center » and « periphery. » With the multiplication of exhibitions and the interest for the Indian art scene, artistic and curatorial practices have adapted to this new context. Fairs, biennials, travelling exhibitions have contributed to the gradually institutionalization of  the Indian scene. Shared between the reappropriation of artistic debate and international aspirations, artists, gallery owners and curators would adopt certain codes or models and try to renew the approach of visual arts from varied cultural learnongs and traditions. If the Indian contemporary art has now integrated international exhibitions and auctions, it has also become highly dependent on market pressures and international models. Beyond the maintenance of this global exposure, the question of integration into regional contexts and long-term construction of a genuine dialogue with a local audience, will also be essential for its future.