LEE UFAN

LEE UFAN

Lee Ufan © Relatum – counterpoint, 2004, iron plate, natural stone
Lee Ufan © Relatum – counterpoint, 2004, iron plate, natural stone

Né en 1936 à Kyongnam, Corée du Sud. Diplômé de l’université de Nihon à Tokyo, département de philosophie en 1961. Vit et travaille entre le Japon, Paris et New-York.

Born in Kyongnam, South Korea in 1936. Graduated from Nihon University, Department of Philosophy, Tokyo  in 1961. Currently lives and works between Japan, Paris and New-York.

Considéré comme l’un des artistes majeurs de la scène contemporaine, Lee Ufan a d’abord été initié à la culture traditionnelle chinoise. Sa formation, ancrée dans la tradition extrême-orientale, l’a dans un premier temps dirigé vers la littérature et l’écriture. Après s’être installé au Japon dès l’âge de 20 ans, il étudie la philosophie, s’engage politiquement en faveur d’une réunification des deux Corées. Il entame à la même époque son parcours artistique, s’intéressant à l’abstraction gestuelle d’un Jackson Pollock tout en étudiant parallèlement la peinture traditionnelle japonaise.

Son activité de critique et de théoricien va être remarquée au même titre que ses expérimentations esthétiques lorsqu’il devient l’un des protagonistes du mouvement artistique intitulé Mono-Ha, terme que l’on peut traduire par “ l’École des choses”. Selon la définition de Lee Ufan, fondateur et théoricien de ce groupe d’artistes japonais, son principe était :

« D’utiliser une chose sans rien y ajouter. Ils prenaient et assemblaient des matériaux industriels, des objets quotidiens, des objets naturels, sans les modifier. Cette méthode ne consistait pas à se servir des choses et de l’espace pour réaliser une idée mais est venue à vrai dire de la volonté de faire vivre divers éléments dans les rapports qu’ils entretiennent entre eux. « 

Le Mono-Ha apparaît dans les mêmes années que les tendances européennes ou nord américaines regroupées au sein de l’Arte Povera, Supports-Surfaces ou Land Art, toutes manières de repenser les fondements mêmes de la sculpture ou de la peinture. Le Mono Ha est par bien des façons leur équivalent dans un autre contexte géoculturel et entretient d’évidents points communs avec ces autres artistes dans la liberté d’usage des matériaux comme dans la réduction formelle.

Les sculptures de Lee Ufan mettent en œuvre le plus souvent la confrontation entre deux matériaux : des plaques d’acier et des pierres naturelles. Elles portent le terme générique de “Relatum”, exprimant que l’œuvre d’art n’est pas une entité indépendante et autonome, mais qu’elle n’existe qu’en relation avec le monde extérieur. Pour Lee Ufan l’acte du sculpteur consiste, en réponse à une évolution de l’art qui après des millénaires d’objets fabriqués par la main de l’homme s’est ouvert à l’objet industriel et au ready made, à critiquer l’hyper productivité du monde contemporain. Lee Ufan a choisi de lier le faire et le non faire. Il part du principe que “ voir, choisir, emprunter ou déplacer font déjà partie de l’acte de création”. Il relie la nature à la conscience humaine avec une simple plaque de fer en dialogue avec une pierre. Il peut aussi déployer des plaques d’acier mat en une structure linéaire debout ou couchée, dont les ondulations répondent à l’espace investi.

« Mon travail de sculpture sert à créer la relation entre le “ faire ” et le “non-faire ”. C’est un résultat artistique auquel j’ai abouti après une réflexion critique sur le modernisme qui se résume par la productivité. Après de longues années de travail artistique, j’ai fini par choisir la pierre comme représentant du “non-faire ”. La pierre possède en elle un temps aussi long que celui de la Terre. Ce fragment du temps incalculable est un élément qui peut être analysé par le biais des sciences mais qui reste une entité incompréhensible. C’est un objet réel, mais il suggère un monde qui dépasse l’objet lui-même. Il est rare que je choisisse la pierre avant de concevoir une œuvre. En général, ce n’est qu’après avoir visité le lieu et l’espace d’exposition et après avoir créé l’œuvre que je me mets en quête d’une pierre adéquate. Ce n’est donc pas moi qui cherche la pierre; c’est le lieu qui appelle une pierre qui lui convient. »

Source: Chateau de Versailles

 

Lee Ufan is one of the major artists in the contemporary art scene. Lee Ufan was first initiated to traditional Chinese culture. His training, anchored in Far-Eastern tradition initially led him to literature and writing. After moving to Japan at the age of 20, he studied philosophy and engaged in political action for the reunification of the two Koreas. At the same time, he started his career as an artist, taking an interest in Jackson Pollock’s gestural abstraction, while at the same time studying traditional Japanese painting.

His activity as a critic and a theorist was noted as were his artistic experiments, when he became one of the members of the Mono-Ha artistic movement, a term which could be translated as “the School of Things”. According to Lee Ufan’s definition, as the founder and theorist of this group of Japanese artists, Mono-Ha’s principle was to use a thing without adding anything to it. They took and assembled industrial materials, daily objects, natural objects, without modifying them. This method did not consist in using objects and space to embody an idea but came from the wish to let diverse elements live through the relationships they have between themselves. Mono-Ha appeared at the same time as the European and North-American trends grouped in Arte Povera, Supports-Surfaces or Land Art movements, all ways of rethinking the very basis of sculpture and painting.

Mono-Ha is in many ways their equivalent in another geographical and cultural background and has many common features with these other artists in both free use of materials and formal reduction. Lee Ufan’s sculptures most often confront two materials: steel plates and natural stones. Their generic name “Relatum”, expresses the notion that a work of art is not an autonomous and independent entity, but that it only exists in its relation to the outside world. For Lee Ufan, the action of the sculptor consists in criticizing the hyper-productivity of the modern world, in response to the evolution of art, which after thousands of year spent making hand-made objects, moved to industrial objects and ready-made. Lee Ufan has chosen to connect the made and the unmade. In his mind, “seeing, choosing, borrowing or moving are already a part of the creative act”. He links nature to human conscience with a simple iron sheet dialoging with a stone. He can also deploy mat steel sheets in a linear structure, standing or prone, their undulations responding to the space they occupy.

« The motive behind my work is to establish a relationship between the made and not made. This is an issue that rose out of lament and criticism against the modern notion of productivism. Over the long process of my work, natural stones converged as the emblem of what has not been made. Natural stones usually contain an expanse of time comparable to the earth’s course of life. Science can analyse these lumps of time, which transcend our imaginations, yet they remain mysterious and opaque entities. They are solemn objects, but also things that suggest a world beyond objecthood. I rarely choose them first. I usually search for a stone after having conceived of a sculpture at some place or by some impetus. The location calls for the stone, not me. »

Source : Chateau de Versailles

TRAVAUX/WORKS :

 

Lee Ufan ©  Relatum 1970 Fer, mur 20 x 140 x 800 cm
Lee Ufan © Relatum 1970 Fer, mur 20 x 140 x 800 cm
Lee Ufan © From Point 1976 Colle et pigment minéral sur toile 227 x 182 cm
Lee Ufan © From Point 1976 Colle et pigment minéral sur toile 227 x 182 cm
Lee Ufan © Relatum – Silence 1979 Plaque de fer, 280 x 210 x 1 cm Pierre naturelle, 70 x 60 x 60 cm
Lee Ufan © Relatum – Silence 1979 Plaque de fer, 280 x 210 x 1 cm Pierre naturelle, 70 x 60 x 60 cm
Lee Ufan ©  From Winds 1987 Huile et pigment minéral sur toile 227 x 182 cm
Lee Ufan © From Winds 1987 Huile et pigment minéral sur toile 227 x 182 cm
Lee Ufan © Dialogue 2010 Installation au Musée Lee Ufan à Naoshima Peinture murale : Espace au sol 720 x 900 cm 330 cm  (hauteur minimum) - 360 cm (hauteur maximum)
Lee Ufan © Dialogue 2010 Installation au Musée Lee Ufan à Naoshima Peinture murale : Espace au sol 720 x 900 cm 330 cm (hauteur minimum) – 360 cm (hauteur maximum)
Lee Ufan © Relatum - Four sides of messengers 2014 Acier et 4 pierres 120 x 1050 x 1050 cm  View of the exhibition “Lee Ufan, Versailles”, Château de Versailles, 2014  Photo. Tadzio
Lee Ufan © Relatum – Four sides of messengers 2014 Acier et 4 pierres 120 x 1050 x 1050 cm View of the exhibition “Lee Ufan, Versailles”, Château de Versailles, 2014 Photo. Tadzio
Lee Ufan ©  Relatum - L'Arche de Versailles 2014 Acier inoxydable et 2 pierres 1113 x 1500 x 300 cm   Vue de l’exposition “Lee Ufan, Versailles”, Château de Versailles, 2014  Photo. Tadzio
Lee Ufan © Relatum – L’Arche de Versailles 2014 Acier inoxydable et 2 pierres 1113 x 1500 x 300 cm Vue de l’exposition “Lee Ufan, Versailles”, Château de Versailles, 2014 Photo. Tadzio
Lee Ufan © Relatum - Tour de coton 2014 Acier, fer à béton, grillage, coton 330 x 300 x 250 cm   View of the exhibition “Lee Ufan, Versailles”, Château de Versailles, 2014  Photo. Tadzio
Lee Ufan © Relatum – Tour de coton 2014 Acier, fer à béton, grillage, coton 330 x 300 x 250 cm View of the exhibition “Lee Ufan, Versailles”, Château de Versailles, 2014 Photo. Tadzio

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