CUI BAOZHONG – CURATOR

Cui Baozhong, a Chinese searcher and curator, has been living in Paris, France for the past fifteen years. He works to create a bridge between France and China through art thanks to his association named VIA. ACA project shortly met him at the opening of the exhibition « Off the beaten track » at VIA Shanghai.

Portrait of Cui Baozhong

Can you introduce the VIA association and what you do there?

The association was born after a meeting of Chinese artists in 2012, where they asked me if I could write a little for them. I enjoyed meeting artists, organizing exhibitions, writing texts … Then came the idea, in 2013, to found an associative structure to facilitate the planning of our projects.

The VIA association aims to support young artists. If the core of artists is Chinese, we are open to all nationalities. We immediately organized exhibitions, conferences, events… Little by little, the association becomes a representative of Chinese artists in Paris. Last January we organized an exhibition of 100 young Chinese artists living in France, at 6b in Saint-Denis, entitled « Troposphere« .

More personally, being a researcher myself, my field of study consists of a whole century of Chinese artists in France, from the beginning of the 20th to the younger generation. I try to understand and analyse how Chinese artists create under the transcultural context. Most of them first grew up and studied in China before settling in France. They know both cultures. I try to discover how they come to find a common thread, a path of creation, to this Chinese artist’s community.

What does the association do within its spaces in France and China?

With the association, we organize several exchanges between France and China. We initially have a space in Paris, and last year we had the idea to create a similar space in Shanghai to carry out these exchanges better. It is an exhibition space but also a residence space: it can host an artist or a duo of artists for a period of one to six months, and organize with them a creation workshop and an exhibition. We also have a room devoted to workshops for children. Inserting education into an artistic program is an approach that we have been making since our beginnings, so that art can enter concrete life. Thus, when we invite artists in residence, they are also invited to meet the children and organize artistic workshops for them.

We plan to open similar spaces across China; with residences, exhibitions, and workshops for children.

Why do you think it is important to make a link between the two countries, France and China, through art?

I have been in France for 15 years, this rich cultural meeting opened my mind and I learned a lot, notably from my research master François Cheng who has overcome cultural differences through the knowledge of literature and poetry, as well as art.

The meeting between France and China does not rest only on tangible things; it can go very far in philosophy, in belief. I think it is important today to carry out these transcultural exchanges as we live in a globalized world. Of course, conflictual issues cannot be avoided, so we must face them better by organizing meetings with effective methods, preparing for the cultural meeting. Art allows communication, understanding, it touches us on a spiritual level. From my point of view, if we manage to get along with art, it is a first step that facilitates other exchanges.

We are currently at the opening of the exhibition « Off the beaten track » in your Shanghai space. Could you introduce us this exhibition you curated?

I wanted to organize an exhibition by integrating music to make live the space, and interact with the audience, by inviting Mr. Wang. He plays the guitar in a spontaneous, improvised way, depending on the space in which he is. He used to be a painter but after sight problems, he now tries to live the colours through sounds. Also on show are the young artists from Shanghai Miss Chen and Mr Huang, who work on abstract or philosophical themes, with mixed media or painting. At their side are the French artists Ms Navarro and Mr Bourel, self-taught painters who have made residences in China, and whose poetic aspect is very present in their works.

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Performance of Wang, artworks by Chen Xin and Huang Zhe © ACA project

Cui Baozhong, chercheur et commissaire d’expositions d’origine chinoise, vit en France à Paris depuis une quinzaine d’années. Il s’attache à créer un pont entre la France et la Chine à travers l’art grâce à son association VIA. ACA project l’a brièvement rencontré à l’occasion du vernissage de l’exposition « Off the beaten track » à VIA Shanghai.

Pouvez-vous nous présenter l’association VIA et ce que vous y faîtes ?

L’association est née à la suite d’une réunion des artistes chinois en 2012, où ils m’ont demandé si je pouvais écrire un peu pour eux. J’ai pris plaisir à rencontrer des artistes, organiser des expositions, écrire des textes… De là est venue l’idée en 2013 de fonder une structure associative afin de faciliter les démarches de nos projets.

L’association VIA a pour but de soutenir les jeunes artistes en particulier. Si le noyau d’artistes est chinois, nous sommes ouverts à toutes les nationalités. Nous avons immédiatement organisé des expositions, des conférences, des événements… Petit à petit, l’association devient comme une sorte de représentant des artistes chinois à Paris. En janvier dernier nous avons organisé une exposition de 100 jeunes artistes chinois vivant en France, au 6b à Saint-Denis, intitulée « Troposphère ».

Plus personnellement, étant moi-même chercheur, mon champ d’étude consiste sur tout un siècle des artistes chinois en France, depuis le début du 20ème jusqu’à la jeune génération. J’essaye de comprendre et analyser comment les artistes chinois créent sous le contexte transculturel. La plupart d’entre eux ont d’abord grandi et étudié en Chine avant de s’installer en France. Ils connaissent donc les deux cultures. Je cherche à découvrir comment ils arrivent à trouver un fil conducteur, un chemin de création à cette communauté d’artistes chinois.

Que fait l’association au sein de ses espaces en France et en Chine ?

Avec l’association nous organisons plusieurs échanges entre la France et la Chine. Nous avons initialement un espace à Paris, et l’année dernière nous avons eu l’idée de créer un espace similaire à Shanghai pour mieux réaliser ces échanges. C’est un espace d’exposition mais aussi de résidence : on peut y accueillir un artiste ou un couple d’artistes pour une durée d’un à six mois, et organiser avec lui un atelier de création et une exposition. Nous avons également une pièce consacrée aux ateliers pour enfants. Insérer l’éducation en programme artistique est une démarche que nous effectuons depuis nos débuts, pour que l’art rentre dans la vie concrète. Ainsi, lorsque nous invitons les artistes en résidence, ils sont aussi invités à rencontrer les enfants et organiser des ateliers artistiques pour eux.

Nous avons comme projet d’ouvrir d’autres espaces similaires à travers la Chine ; avec résidences, expositions, et ateliers pour enfants.

Pourquoi pensez-vous qu’il est important de faire un lien entre les deux pays, la France et la Chine, à travers l’art ?

Je suis en France depuis 15 ans, cette rencontre culturelle profondément riche m’a ouvert l’esprit et beaucoup appris, notamment auprès de mon maître de recherche François Cheng qui a su surmonter les différences culturelles à travers le savoir de la littérature et de la poésie, et également de l’art.

La rencontre entre la France et la Chine ne repose pas seulement sur des choses tangibles ; elle peut aller très loin dans la philosophie, dans la croyance. Je pense que c’est important aujourd’hui d’effectuer ces échanges transculturels car nous vivons dans un monde globalisé. Certes on ne peut pas éviter les problèmes conflictuels, il faut donc mieux y faire face en organisant des rencontres avec des méthodes efficaces, en préparant la rencontre culturelle. L’art permet la communication, la compréhension, il touche au niveau spirituel. Si on arrive à s’entendre grâce à l’art, c’est un premier pas qui, de mon point de vue, facilite les autres échanges.

Nous sommes actuellement à la soirée d’ouverture de l’exposition « Off the beaten track » au sein de votre espace shanghaïais. Pouvez-vous nous présenter cette exposition dont vous êtes le commissaire ?

J’ai souhaité organiser une exposition en intégrant la musique pour faire vivre l’espace, et interagir avec le public, en invitant Mr Wang. Il joue de la guitare de manière spontanée, improvisée, en fonction de l’espace dans lequel il se trouve. Il a été peintre mais suite à des problèmes de vue, il essaie de vivre les couleurs avec le son.

Sont également exposés les jeunes artistes de Shanghai Mlle Chen et Mr Huang, qui travaillent plutôt sur des thèmes abstraits ou philosophiques, en techniques mixtes ou peinture.

A leurs côtés sont présentés les artistes français Mme Navarro et Mr Bourel, des peintres autodidactes qui ont fait des résidences en Chine, et dont l’aspect poétique est très présent dans leur travail.

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