EXHIBITION – MYEONGBEOM KIM @ PARIS-BEIJING GALLERY PARIS

Installation view © Paris-Beijing Gallery

Galerie Paris-Beijing is delighted to present Amphibology the second solo exhibition of Seoul-based artist MyeongBeom Kim from May 4th to June 17th.

Amphibology

1. (Noun) From late Latin “amphibologia”, ultimately from the Greek “amphibolos”, where ‘amphi’means ‘on both sides’, ‘bolos’ means ‘throw’ and ‘logos’ means ‘word’. Literally ‘throwing words about on both sides’, or ‘mixing up words’ and hence ‘ambiguity’, double or doubtful meaning esp. from uncertain grammatical construction.
Synonyms: amphibologia and also ambiguitas
E.g. Wanted: chair for an old man with wooden legs

« Amphibology » presents a series of new works issuing from a succession of mental connections and distorted memories related to the artist experience of his surrounding environment, bringing a psychological perspective to the perception of the most common artefacts.

The title refers to a figure of speech generating an equivocal meaning, a linguistic doubleness: “when a sentence be turned both ways, so that a man shall be uncertayne what way to take” (Abraham Fraunce, Lawiers Logike, 1558). As a Shakespearean Mercutio, playing cleverly on the double meaning of ‘grave’: Ask for me tomorrow and you shall find me a grave man (Romeo and Juliet, Act III, Scene 1 line 97–98).

Ambiguity of expression is not only the result of certain choice of words within a semantic construction. Even the unexpected juxtaposition of visual elements can lead the viewer to the same deadlock. In communication theory, while facing a double bind situation, the subject is caught between two conflicting inputs. On a logical level, he is confronted to an unsolvable dilemma. However going beyond the conventional correspondence of words and objects, as intended by the Surrealist movement is not the aim of MyeongBeom Kim’s practice. His intent is more to investigate the multiple ways surroundings can be perceived and interpreted by establishing a private dialogue with everyday objects. Like projections of an existence other than the one the objects were intended to have, Kim’s installations condense and reinvent forms and functions revealing the hidden significance of the futile, like a burning candle planted in the middle of an empty lawn.

This gap between our intellectual expectations and visual experience staggers us. How to react to the view of a stone, which seems to be imprisoned in a perpetual concentric motion ?

In Kim’s poetic of the absurd the rules of common sense have no longer place. Is this an attempt to escape normality or a will to see the objects and their connections otherwise? The residual memory or their initial function slowly fades out, a new meaning is acknowledged. Kim’s aesthetic is rooted in ambivalence: the unexpected association of natural and artificial elements leads inevitably the viewer to a metaphorical dimension.

The installation Merry Go Round is perhaps the most heterogeneous assemblage of Kim’s parallel universe: a taxidermy deer is placed on a rotating platform along with a fire extinguisher, a door, a stone, a mirror, and other prosaic items. Childhood reminiscences of joyful theme parks are tangled to an ordinary adult-life feeling of anxiety like to gently emphasise at once the lightness of being and the vulnerability of our existence. In Kim’s cycle of life (and death) everything coexists, danger and safety, darkness and light, happiness and anger. Natural phenomena do not fight against fate, they barely try to adapt themselves. Kim’s reiterated use of balloons is rathersignificant of this paradox: these inanimate objects, brought to life by the artist’s breath, finally found themselves trapped inside an open cage. In Wish boat a fishing boat is destined to drawn into the sea under the weight of a meticulously constructed rack of stones, usually symbolising a place for meditation.

After having found the source of his work in epistemology, the philosophical theories of Knowledge, MyeongBeom Kim insinuates the possibility of doubt, providing us with an alternative point of view.

Born in 1972 in Seoul, South Korea, he graduated in environmental scultpure from the Seoul Academy of Fine Art, in 2008 he received his MFA in sculpture from the Art Institute of Chicago. His work has been exhibited during the Busan Biennale and in numerous museums such as the Jeju Museum, the Seoul Art Center in Korea, the Evergreen Museum in Baltimore, USA, and the Museum of Applied Art and Design in Switzerland. In 2015 his most striking installation Untitled ( Deer), a taxidermy deer whose antlers become tree branches, has been successfully presented during Art Basel Hong Kong.

Exhibition at Paris-Beijing Gallery, Paris, from May 4th to June 17th

Installation view © Paris-Beijing Gallery

Amphibology (fr, amphibologie)
1. (n.f.) Du Latin « amphibologia », du grec amphibolia, ou « amphi » signifie « double sens», « bolos » « coup» et « logos » « mot », soit littéralement « tirer un mot dans les deux sens », « discours à double sens ». Construction grammaticale ambiguë qui permet à une phrase d’avoir deux sens différents et qui peut conduire à un raisonnement fallacieux.
Synonymes : amphibolie ambiguïté,
Exemple : Il croit cet enfant menteur
2. (transcendantale). Nom donné par Kant à une forme particulière d’équivoque qui résulte de ce que les prédicats purement intellectuels sont appliqués aux phénomènes sensibles sans souci des conditions propres à la sensibilité (Critique de la Raison Pure, 1781)
« Amphibology » rassemble les dernières créations de l’artiste, issues d’une réflexion sur les liens entre aptitudes cognitives et souvenirs déformés qu’il mêle à son observation du quotidien. Il en résulte un ensemble d’objets courants auquel MyeongBeom Kim confère des caractéristiques d’ordre psychologique.

Le titre de l’exposition fait référence à une figure de style qui peut entraîner, par le biais d’une construction grammaticale équivoque, à la double-interprétation d’un même énoncé : « Lorsqu’une phrase peut être comprise de deux manières, il est difficile de savoir quel sens choisir » (Abraham Fraune, Lawiers Logike, 1558). Tel le célèbre personnage shakespearien Mercutio, jouant sur le double sens du terme anglais « grave »: «Ask for me tomorrow and you shall find me a grave man » (Roméo et Juliette, Acte III, Scène 1, Lignes 97-98).

L’ambivalence d’une expression ne résulte pas uniquement d’un astucieux choix de mots au sein d’une construction sémantique. Même les juxtapositions visuelles les plus inattendues peuvent mener le spectateur vers une impasse. En théorie de la communication, lorsqu’un sujet est face à une « double contrainte », il doit analyser deux données conflictuelles. D’un point de vue logique, il fait face à un dilemme qui apparaît insolvable. Pourtant, aller au delà de la simple relation entre le mot et l’objet, à l’instar des Surréalistes, n’est pas le but principal de la pratique artistique de MyeongBeom Kim. Il explore les multiples façons dont l’environnement peut être perçu et interprété en établissant un dialogue privilégié avec les objets de son quotidien, telles les projections d’une existence autre que celle à laquelle ces objets étaient destinés. Les installations de Kim condensent et réinventent le rapport forme/fonction révélant l’importance cachée du futile, comme une bougie qui brûle au milieu d’un champ vide.

L’écart entre nos attentes et l’expérience visuelle nous surprend. Comment réagir face à une pierre qui semble emprisonnée à perpétuité dans un même mouvement circulaire ? MyeongBeom Kim manie avec habilité les codes de l’absurde ne laissant aucune place au bon sens. Est-ce une envie d’échapper à la normalité ou la volonté d’envisager les objets et leur utilité autrement ? La mémoire résiduelle de leur fonction originelle s’efface progressivement pour laisser survenir une nouvelle signification. L’esthétique de MyeongBeom Kim est ancrée dans l’ambivalence : l’association inattendue d’éléments naturels et artificiels conduit inévitablement le spectateur vers une dimension métaphorique.

L’installation Merry Go round constitue certainement l’assemblage le plus hétérogène de cet univers parallèle : un daim naturalisé est placé sur une plateforme rotative accompagné d’un extincteur, une porte, un miroir et d’autres éléments prosaïques. Les réminiscences heureuses des parcs d’attraction de notre enfance se mêlent à un sentiment d’anxiété propre à l’âge adulte, comme pour suggérer en même temps la légèreté de l’être et la vulnérabilité de notre existence. Sa réinterprétation de la brève existence d’un ballon gonflable en est l’illustration : cet objet inanimé, rendu vivant grâce au souffle de l’artiste, se retrouve finalement piégé dans une cage ouverte.

D’après Myeongbeom Kim, la vie est un cycle où tout coexiste, le danger et la sécurité, la noirceur et la lumière, le bonheur et la colère. Les phénomènes naturels ne se luttent pas contre le destin, ils tentent tout simplement de s’y adapter. Dans Wish boat, une barque de pêcheur semble couler sous le poids d’une pyramide de galets, structure généralement associée à un lieu de méditation.
Après avoir trouvé la source de son travail dans l’épistémologie, la branche de la philosophie qui a pour objet l’étude critique de la connaissance, MyeongBeom Kim introduit le doute, offrant au spectateur un point de vue alternatif.

Né en 1976 à Séoul, Corée du Sud, il obtient son diplôme de sculpteur à l’Académie des Beaux-Arts de Séoul. En 2008, il reçoit son MFA en sculpture de l’Institut de Chicago. Son travail a été exposé à la Biennale de Busan et dans de prestigieuses institutions telles que le Jeju Museum, le Seoul Art Center en Corée, le Evergreen Museum de Baltimore ou encore le Musée du design et des arts appliqués contemporains de Winterthur, Suisse. En 2015, son installation saisissante Untilted (Deer), un cerf naturalisé dont les bois deviennent des branches, a rencontré un vif succès lors de la foire Art Basel Hong Kong.

Exposition à la Galerie Paris-Beijing, Paris, du 4 mai au 17 juin 2017