For our 5th anniversary, we contacted Nadya Wang, Editor at Art & Market, to share with us her point of view on the art scene from Asia.
Could you introduce yourself and tell us how you are related to the contemporary art scene from Asia?
Hello! I am Nadya Wang, Editor at Art & Market. We take an incisive look at what is defining and transforming the practice and business of art in Asia, presenting news, insights and analysis from our vantage point in Southeast Asia. We are especially interested in profiling underrepresented work and individuals, and conceptualising innovative, inclusive projects to demystify and encourage endeavours in the art community.
According to you, what are the characteristics and specificities of this scene?
What connects the art scenes across Brunei, Cambodia, Laos, Malaysia, Myanmar, the Philippines, Singapore, Thailand, Vietnam is the drive of the people to engage with their community, a strong work ethic, and a natural affinity towards collaborating with each other.
We are fortunate to work with writers and art practitioners who reside in these countries for first-hand observations and accounts, which reveal these characteristics to us time and again. ‘Fresh Faces’ features interviews with emerging artists, and we can see how deeply they engage with their society in their work. They are also resourceful in making a living through complementary jobs such as in arts management. In ‘My Own Words’, art practitioners write about problems they encounter in running a non-profit organisation, for example, and propose solutions for them. Through these essays, we witness instances of resilience and adaptability.
How did you notice this scene has evolved these past 5 years?
An oft-reported trend is that Western galleries are establishing their presence in Asia, bringing the artists they represent to collectors in the region, and working with more regional artists, who benefit from their multi-city presence and experience to broaden their reach. Regional galleries are also participating in more overseas activations, chiefly through the proliferation of art fairs, to do the same. Another trend we have observed is that artists are increasingly organising themselves to run gallery spaces, put up shows, converse with each other, and create archives and publications to present and document their work. And the COVID-19 pandemic has accelerated digitisation, resulting in more experimental digital programming and an openness to work with individuals and collectives that one might not have thought of before.
Would you say there is one Asian art scene or several Asian art scenes?
Each local art scene has its own histories, rules and outlooks, so it would be a disservice to think of this diversity as one single Asian art scene. Equally, the Western art scene is a blanket reference that does not take into consideration the unique circumstances for individual practises or the nuances of conducting business from city to city. It might be useful though to think of a global art scene, where we are working towards the overarching common goals to pursue productive practices and run successful businesses, with increased exchanges across borders for a robust art ecosystem.
Could you tell us about a memorable event you experienced?
The Art & Market team organised the digital conference PIVOT: The Southeast Asian Artworld Beyond COVID-19 in June. We were most encouraged by the support our colleagues across Southeast Asia provided as panellists and audience members. We shared best practices to tackle challenges, and started conversations about potential collaborations. That is what we aim to do at Art & Market – to be a platform that gathers the Southeast Asian art community to learn from and support one another.
Interview by Lou Anmella & Dorian Reunkrilerk – October 2020
Pour nos 5 ans, nous avons demandé à Nadya Wang, Rédactrice en chef à Art & Market, de nous partager son point de vue sur la scène artistique d’Asie.
Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer vos liens avec la scène artistique contemporaine d’Asie ?
Bonjour! Je suis Nadya Wang, Rédactrice en chef à Art & Market. Nous posons un regard incisif sur ce qui définit et transforme la pratique et le commerce de l’art en Asie, en présentant des actualités, des idées et des analyses de notre point de vue en Asie du Sud-Est. Nous sommes particulièrement intéressés par dresser le portrait d’œuvres et d’individus sous-représentés, et conceptualiser des projets innovants et inclusifs pour démystifier et encourager les efforts poursuivis au sein de la communauté artistique.
Selon vous, quelles sont les caractéristiques et les spécificités de cette scène ?
Ce qui relie les scènes artistiques au Brunei, au Cambodge, au Laos, en Malaisie, au Myanmar, aux Philippines, à Singapour, en Thaïlande et au Vietnam, c’est la volonté des artistes de s’engager avec leur communauté, une forte éthique de travail et une affinité naturelle pour collaborer les uns avec les autres.
Nous avons la chance de travailler avec des écrivains et des praticiens de l’art qui résident dans ces pays et avoir des observations et des récits personnels, qui nous révèlent fréquemment ces caractéristiques. «Fresh Faces» propose des entretiens avec des artistes émergents, et nous pouvons remarquer à quel point ils s’engagent pour la société dans leur travail. Ils sont également plein de ressources pour parvenir à gagner leur vie grâce à des emplois complémentaires tels que la gestion de projets culturels. Dans «My Own Words», les praticiens de l’art écrivent sur les problèmes qu’ils rencontrent dans la gestion d’une organisation à but non lucratif, par exemple, et proposent des solutions. À travers ces essais, nous assistons à des exemples de résilience et d’adaptabilité.
Comment avez-vous remarqué que cette scène a évolué au cours des 5 dernières années ?
Une tendance souvent signalée est que les galeries occidentales établissent leur présence en Asie, amènent les artistes qu’elles représentent à des collectionneurs de la région et travaillent avec des artistes plus régionaux, qui bénéficient de leur présence et de leur expérience internationale pour élargir leur portée. Les galeries régionales participent également à davantage d’événements à l’étranger, principalement grâce à la prolifération des foires d’art, pour faire de même. Une autre tendance que nous avons observée est que les artistes s’organisent de plus en plus pour gérer des galeries, monter des expositions, converser entre eux et créer des archives et des publications pour présenter et documenter leur travail. De plus, la pandémie COVID-19 a accéléré la digitalisation, ce qui s’est traduit par une programmation digitale plus expérimentale et un enclin à travailler avec des individus et des collectifs auxquels on n’aurait peut-être pas pensé auparavant.
Diriez-vous qu’il existe une scène d’art contemporain d’Asie ou plusieurs scènes ?
Chaque scène artistique locale a ses propres histoires, règles et perspectives, il serait donc malvenu de considérer cette diversité comme une seule scène artistique asiatique. De même, la scène artistique occidentale est une référence générale qui ne prend pas en compte les circonstances uniques des pratiques individuelles ni les nuances dans la gestion des affaires d’une ville à l’autre. Il pourrait cependant être intéressant de penser à une scène artistique globale, où nous travaillons pour les objectifs primordiaux communs que sont la poursuite de pratiques productives et la gestion d’entreprises prospères, avec des échanges accrus à travers les frontières pour un écosystème artistique robuste.
Pourriez-vous partager avec nous un souvenir ou une expérience mémorable ?
L’équipe d’Art & Market a organisé la conférence digitale « PIVOT: The Southeast Asian Artworld Beyond COVID-19 » en juin dernier. Nous avons été très encouragés par le soutien apporté par nos collègues de toute l’Asie du Sud-Est en tant qu’intervenants et que membres du public. Nous avons partagé les meilleures pratiques pour relever les défis actuels et entamé des discussions sur des collaborations potentielles. C’est ce que nous visons à accomplir à Art & Market – être une plate-forme qui rassemble la communauté artistique de l’Asie du Sud-Est pour apprendre et se soutenir mutuellement.
Propos recueillis par Lou Anmella et Dorian Reunkrilerk – Octobre 2020