AGENDA – EXHIBITION IN PARIS GALLERIES

Selection by Seoha Park & Lou Anmella-de Montalembert

L’année 2024 démarre avec une riche programmation dédiée aux artistes contemporains asiatiques dans les galeries parisiennes : découvrez notre sélection d’expositions personnelles et duo, qui font la part belle à des artistes de Corée du Sud, de Chine, du Vietnam et du Népal.

2024 kicks off with many exhibitions in Paris galleries dedicated to Asian contemporary artists: discover our selection of solo and duo shows celebrating artists from South Korea, China, Vietnam and Nepal.

Galerie Almine Rech / “What Is It You See?” / Tsherin Sherpa / 11.01 – 17.02.2024 / 64 rue de Turenne, 75003 Paris (Front Space)

Tsherin Sherpa, est né et a grandi à Katmandou au Népal en 1968. Il commence à étudier la peinture traditionnelle tibétaine Thangka, à l’âge de treize ans. En 1998, il émigre en Californie où il enseigne la peinture Thangka dans les centres bouddhistes jusqu’à ce qu’il commence à composer son propre style de peinture en expérimentant et bouleversant les motifs tantriques, symboles, couleurs et gestures de l’iconographie bouddhiste. La distorsion de l’image et les éléments fragmentés, abstraits, reconstruits et réinventés créent une rencontre entre deux mondes opposés ; Orient et Occident, traditionnel et contemporain, religieux et profane. 

Le travail de Sherpa est une communication infinie avec son expérience personnelle, un individu de la diaspora et qui vit toujours entre deux mondes, Californie et Népal. La dualité et la dichotomie qui apparaissent dans la fusion de ces éléments éloignés restent son sujet d’exploration. A travers ses œuvres et son expérience du déplacement, l’artiste sonde la possibilité de vivre dans un environnement différent, avec une culture de l’altérité. L’artiste ne se positionne pas dans une adaptation unilatérale, ni un conservatisme de ses racines d’origine. Son principal enjeu est d’inventer un équilibre fusionné, en jouant avec le contraste et la tension des composants des champs différents. 

Les peintures de l’exposition sont issues de la dernière évolution de sa série Protectors dans laquelle Sherpa crée des images flottantes en distorsion en forme d’ouragan, reprenant les représentations de l’iconographie des divinités courroucées du bouddhisme tibétain. La série résonne avec la philosophie du bouddhisme, et achève une réconciliation entre la représentation conventionnelle et une tentative de sa déformation par la non-dualité et la vacuité des formes visuelles. 

Tsherin Sherpa was born and raised in Kathmandu, Nepal in 1968. From the age of thirteen, he began to study Tibetan Thangka painting. In 1998, he immigrated to California, where he taught Thangka painting at buddhist centers until he began to compose his own painting styles by experimenting and disrupting tantric motifs, symbols, colors and gestures of buddhist iconography. His distorted images and the  fragmented, reconstructed and reinvented elements create a gathering of two opposing worlds ; East and West, traditional and contemporary, religious and secular at the same time. 

Sherpa’s work is an infinite communication with his personal experience, as a person in diaspora who’s still living between two different worlds, California and Nepal. The duality and dichotomy that appears at  the moment of fusion of these distants elements remains his subject of exploration. Through his works and his diaspora, Artist probes the possibility of living in a different environment, with a culture of otherness. Artist doesn’t position himself in a unilateral adaptation nor a conservatism of his original root. His challenge focuses on inventing a fused balance, playing with the contrast and tension of the components of différent fields. 

The paintings of the exhibition are from the latest evolution of his Protectors series : in which Sherpa creates floating, distorted hurricane-shaped images by reapplying representations of the iconography of the wrathful deities of Tibetan buddhism. The series resonates with the philosophy of buddhism, and completes a reconciliation between conventional representation and an attempt to distort it through the non-duality and the emptiness of visual forms.

Galerie A2Z / “Desolation”, Le Thuy & « 谧. Rivière”, An Xiaotong / 01.02 – 22.02.2024 / 24 rue de l’Echaudé, 75006 Paris 

« Desolation » / Lê Thúy

Lê Thúy considère son travail comme le témoin des temps présents. Elle cherche à exprimer l’angoisse transmise par celles et ceux qui se sentent marginalisés par la société moderne. Dans l’exposition, l’artiste formule les échos muets laissés par les démunis, évoquant diverses inquiétudes sociétales actuelles. Que devient la relation entre la nature et l’humain à l’ère de l’Anthropocène? 

La première partie de l’exposition intitulée La terre aride s’ouvre avec quatre peintures de paysages. Chaque toile abstraite représenterait les divers états spatiaux des saisons de l’année. Lê Thúy dépeint un conflit, une scission entre les humains et la nature. La scène s’articule donc en quatre parties : une pluie continue représentant les matins de printemps, un abîme enflammé lors d’une journée torride d’été, un étang stagnant dans la brume automnale et des vagues tumultueuses comme une tempête marine de l’hiver. 
La deuxième section, La Croyance, se poursuit par des peintures figuratives. Le spectateur plonge dans des œuvres dépeignant un monde de désolation. Dans ces travaux, l’intention de l’artiste est d’aborder la décadence morale et l’érosion de l’éthique dans la vie quotidienne.

Lê Thúy considers her work as a witness to present times. She seeks to express the anguish transmitted by those who feel marginalized by modern society. In the exhibition, the artist formulates the silent echoes left by the deprived, evoking various current societal concerns. What is happening to the relationship between nature and humans in the Anthropocene era?

The first part of the exhibition entitled ‘La terre aride’ opens with four landscape paintings. Each abstract canvas would represent the various spatial states of each season of the year. Lê Thúy depicts a conflict, a split between humans and nature. The scene is therefore divided into four parts: a continuous rain representing spring mornings, a fiery abyss on a torrid summer day, a stagnant pond in the autumn mist and tumultuous waves like a sea storm of the winter. The second section, ‘La croyance’, continues with figurative paintings. The viewer immerses himself in works depicting a world of desolation. In these works, the artist’s intention is to address moral decadence and the erosion of ethics in everyday life.

谧. Rivière  / An Xiaotong

An Xiaotong réinvente la peinture de paysage, en s’éloignant résolument des schémas traditionnels et de la philosophie classique qui caractérisent les paysages chinois ; qui imprègnent l’idée de poursuite de l’harmonie avec la nature, de l’acceptation du changement, et de la recherche de l’équilibre entre les opposés. Elle expose au public les potentialités esthétiques résultant de la dissociation entre l’énergie et la référence sémiotique. En employant des éléments picturaux traditionnels tels que l’eau, l’encre et le papier de riz, utilisés de manière analogue à des négatifs photographiques, l’artiste propose une représentation multiforme du paysage, évoquant une utopie idéalisée, une ruine postérieure ou une illusion en déclin.

Dans 谧 . Rivière, l’essence des paysages d’An Xiaotong se libère de l’apparence conventionnelle, manifestant une quiétude et une désintéressement. Ils sont imprégnés d’un sentiment ordinaire d’aspiration à la nature et d’un désir d’ouverture, accompagné d’une forme de bienveillance envers soi-même. Les rivières s’écoulent sombres, le réseau hydrographique et les lits de rivière exposés, tel un réseau sanguin, semblent être empreints d’espoir.

L’approche artistique d’An Xiaotong transcende la représentation réaliste, créant un paysage abstrait qui invite à une interprétation personnelle et émotionnelle, capturant ainsi l’essence intangible de la nature et de l’âme humaine. L’artiste délaisse le sujet au profit du sentiment, de l’esthétisme pur.

An Xiaotong reinvents landscape painting, resolutely moving away from the traditional schemes and classical philosophy that characterize Chinese landscapes; which permeate the idea of pursuing harmony with nature, accepting change, and seeking balance between opposites. She exposes to the public the aesthetic potentialities resulting from the dissociation between energy and semiotic reference. By employing traditional pictorial elements such as water, ink and rice paper, used in a manner analogous to photographic negatives, the artist offers a multifaceted representation of the landscape, evoking an idealized utopia, a later ruin or a illusion in decline.

In 谧. Rivièrer, the essence of An Xiaotong’s landscapes frees itself from conventional appearance, manifesting tranquility and disinterestedness. They are imbued with an ordinary feeling of aspiration towards nature and a desire for openness, accompanied by a form of benevolence towards oneself. The rivers flow darkly, the river system and exposed river beds, like a blood network, seem to be imbued with hope.

An Xiaotong’s artistic approach transcends realistic representation, creating an abstract landscape that invites personal and emotional interpretation, thereby capturing the intangible essence of nature and the human soul. The artist abandons the subject in favor of feeling, of pure aesthetics.

Galerie Vazieux / “Murmures” / Moonassi / 01.02 – 24.02.2024 / 5 bis rue du Louvre 75001 Paris

La Galerie Vazieux accueille la première exposition personnelle en France de l’artiste coréen Moonassi, de son vrai nom Daehyun Kim (김대현). L’exposition intitulée “Murmures” réunit une quinzaine d’œuvres inédites réalisées à l’encre noire et à l’acrylique sur papier traditionnel coréen (hanji). Diplômé en peinture orientale, l’artiste réalise des peintures sur papier au style graphique et épuré, réalisées avec des matériaux traditionnels – le papier hanji, l’encre, l’eau. L’usage de la couleur reste restreint, ses œuvres étant uniquement composées de noir et de blanc, et de leurs variations, invitant les spectateurs à explorer la multitude des dimensions dans la même couleur noire, et les nuances infinies qui y résident. 

Le travail de Moonassi vise à créer une représentation des sensations plutôt qu’une ressemblance. Ses œuvres énigmatiques touchant à l’irréel sont telles des paysages silencieux où l’esprit humain et les émotions émergent. Elles sont des invitations à projeter son propre intérieur et trouver ses propres interprétations.

Gallery Vazieux is hosting the first solo exhibition in France of Moonassi, a korean artist whose real name is Daehyun Kim (김대현). The exhibition entitled “Murmures” brings together around fifteen new works created in black ink and acrylic on traditional korean paper (hanji).  Graduated in oriental painting, the artist presents paintings on paper with a graphic and refined style, with use of traditional materials; hanji paper, ink, water. The use of color remains limited, his works being composed solely of black, white, and their variations, inviting viewers to explore the multitude of dimensions in the same black color, and the infinite nuances that reside inside.

Moonassi’s work aims to create a representation of sensations rather than a resemblance. His enigmatic works touching on the unreal are like silent landscapes where the human spirit and emotions emerge. They are invitations to project your own interior and find your own interpretations.

Galerie BAQ / “Time, Illuminated” / Tôn-Thất Minh-Nhật / 05.01. – 24.02.2024 / 15 rue Beautreillis, 75004 Paris

La galerie BAQ présente l’exposition personnelle de Tôn-Thất Minh-Nhật, “Time, Illuminated”. Tôn-Thất Minh-Nhật, artiste vietnamien né dans la province de Huế, a gagné en reconnaissance par son approche unique de la technique sơn ta (laque traditionnelle vietnamienne). Ses pièces en laque vietnamienne sont une médiation sur le temps, à la fois picturale et sculpturale. La maîtrise de la technique de l’artiste permet d’exploiter la dimensionnalité de la peinture, obligeant le spectateur à plonger dans les profondeurs noires du matériau et dans les champs de couleurs, et à capturer les nuances de l’ombre reflétées par la lumière. 

Autour de certaines de ses peintures, des cadres en bois gravés par Minh-Nhật font référence au langage architectural des temples royaux de la ville natale de l’artiste. Le titre de chaque œuvre s’inspire de la peinture chinoise shuǐ-mò (水墨 / encre et lavage), où l’imagerie de la nature s’incarne par des expressions gestuelles et poétiques du sentiment et de l’émotion humains.

Gallery BAQ present Tôn-Thất Minh-Nhật’s solo exhibition, “Time, Illuminated”. Tôn-Thất Minh-Nhật, the Vietnamese artist born in Huế Province has gained recognition for his unique approach to sơn ta (traditional vietnamese lacquerware) technique. His vietnamese lacquer pieces are a mediation on time, both pictorial and sculptural. The artiste’s mastery of technique allows for an exploitation of the dimensionality of sơn ta, compelling the viewer to plumb the black depth of the material through fields of color, and to catch the nuances of shadow through luminosity. 

Surrounding a number of paintings, Minh-Nhật’s engraving on wood frames reference the architectural language of royal temples in the artist’s hometown. The title of each work draws upon chinese shuǐ-mò (水墨 / ink and wash) painting, where imagery of nature are embodied in  gestual and  poetic expressions of human feeling and emotion. 

Galerie Backslash / “Femmes lisant la nuit parmi les fleurs du jardin, étoiles, choses à peine visibles” / Stella Sujin / 13.01 – 24.02.2024 / 29 rue Notre Dame de Nazareth, 75003 Paris

Nommée au prix Drawing Now 2023, l’artiste coréenne Stella Sujin propose à la Galerie Backslash un ensemble d’aquarelles sur les thèmes de l’invisible et du bizarre, inspirés des sorcières, des créatures hybrides ou encore des gravures moyenâgeuses. Les œuvres de tous formats enchantent le parcours du visiteur tout en lui dévoilant l’autre côté du miroir et les rites étranges de la magie.

Sujin tend à conter l’invisible pour le rendre visible. Elle peint une collection de portraits invraisemblables, de saynètes étranges. Des animaux chantent ou jouent du violon, des sorcières se contorsionnent, des poissons à têtes d’évêques prennent la pose, dans un Jardin des délices contemporain qui fascine autant qu’il repousse, tout du moins intrigue. Quels secrets, quels rites inavouables se cachent dans ce théâtre surnaturel ?

Sujin s’est appuyée sur l’intelligence artificielle pour la création de certaines de ces scènes étranges. C’est toute la singularité du paradoxe : rendre hommage aux univers médiévaux à travers un outil ultra contemporain. DALL-E ou Midjourney par exemple proposent des images créées à partir de descriptions textuelles et l’on imagine l’artiste coréenne réciter des textes séculaires devant un ordinateur connecté au virtuel. Ce mélange des genres et des époques contribue à créer un univers étrange, à la fois inquiétant et séduisant, et lui-même virtuel.

Korean artist Stella Sujin, a nominee for the 2023 Drawing Now Prize, has produced a series of watercolors exploring the themes of the invisible and the bizarre, inspired by witches, hybrid creatures and medieval woodcuts. The works come in an array of formats, enchanting visitors, showing them strange magical rites and revealing what lies on the other side of the looking glass.

Sujin seeks to recount the invisible by making it visible. She paints a collection of improbable portraits and weird and wonderful scenes. Animals sing and play the violin, witches contort themselves, fish with the heads of bishops pose in a contemporary garden of earthly delights, as fascinating as it is repellent, and certainly intriguing. What are the secrets and unmentionable rites concealed by this supernatural theatre?

Sujin has used artificial intelligence to create some of these strange scenes. A particularly forceful paradox: pay homage to the medieval world using an ultra-contemporary tool. DALL-E and Midjourney, for example, offer images created using written descriptions, and we can imagine the korean artist reciting age-old texts in front of a computer connected to the virtual world. This interweaving of genres and eras contributes to create a strange universe, disturbing and seductive in equal measure, which is itself virtual.

Galerie Cadet Capela / “Kewpie” / Xuteng Chén / 27.01 – 24.02.2024 / 54 rue Chapon 75003 Paris

La galerie Cadet Capela présente “Kewpie”, une exposition personnelle de l’artiste chinois Xuteng Chén.

Petits chérubins inspirés par l’art classique grec et romain, les Kewpies ont émergé aux Etats-Unis au début du XXe siècle dans les magazines féminins de l’époque. Ces petits anges souriants et malicieux ont conquis l’imaginaire collectif des américains, et donnent aujourd’hui leur nom à la plus célèbre marque de mayonnaise japonaise. Voilà ce que recherche l’artiste : des sujets universels qui ont recours aux souvenirs et à la culture de leurs regardeurs. 

Chén nous plonge soudainement dans des détails d’images, tirées des réseaux sociaux ou de ses propres archives. Chacune de ses œuvres tisse alors une histoire, unique et soigneusement façonnée grâce à un cadrage photographique précis et une touche picturale faiblement saturée. Un pouvoir évocateur, à la fois précieux et mystérieux, émane des sujets qui sont dépourvus de tout contexte, de repère. Portraits, natures mortes, moments de vie ou de fiction forment un ensemble ouvertement personnel qui témoigne à la fois du quotidien de l’artiste et de la société dans laquelle nous vivons. « J’espère que les spectateurs pourront entrer en résonance avec l’œuvre lorsqu’ils la contempleront », souligne l’artiste.

Avec pertinence et douceur, ces narrations autonomes s’harmonisent pour transcender les frontières individuelles de l’intime. Chén aspire ainsi à évoquer la notion de mémoire collective; une mémoire constituée d’images quotidiennes, de moments forts partagés et de traditions héritées du passé.

Cadet Capela presents “Kewpie”, the first solo exhibition of Chinese artist Xuteng Chén. 

Inspired by classical Greek and Roman art, Kewpies are small cherubs that emerged in the United States in the early 20th century in women’s magazines of the time. These smiling and mischievous little angels have captured the collective imagination of Americans and now lend their name to the most famous Japanese mayonnaise brand. This is what the artist seeks: universal subjects that draw on the memories and culture of their viewers.

Chén suddenly immerses us in details of images, drawn from social networks or his own archives. Each of his works then weaves a story, unique and carefully crafted through precise photographic framing and a subtly saturated painterly touch. An evocative power, both precious and mysterious, emanates from subjects devoid of any context or reference. Portraits, still lifes, moments of life or fiction form an openly personal collection that testifies to both the artist’s daily life and the society in which we live. « I hope that viewers can resonate with the work as they contemplate it, » emphasizes the artist.

With relevance and gentleness, these autonomous narratives harmonize to transcend individual boundaries of the intimate. Chén aspires to evoke the notion of collective memory; a memory composed of daily images, shared significant moments, and traditions inherited from the past.

Galerie Perrotin / « Invoke it and a Flower Shall Blossom » / Mr. / 20.01 – 02.03.2024 / 76 Rue du Turenne, 75003 Paris France

La galerie Perrotin accueille l’exposition personnelle de l’artiste Mr., “Invoke it and a Flower Shall Blossom”. Pour cette exposition – la huitième à la galerie Perrotin et la quatrième à Paris – l’artiste présente une nouvelle série de peintures et de shaped canvas, ainsi que deux sculptures et un ensemble d’œuvres sur papier. 

Mr. est né en 1969 au Japon. Aujourd’hui, il habite et travaille à Saitama. Associé au mouvement Superflat, initialement représenté par Takashi Murakami, il prend des références de mangas et d’animés pour déployer son art. En appliquant les motifs et thèmes de la sous culture, l’artiste s’identifie lui-même un artiste otaku (terme qui désigne l’enfermement obsessionnel dans les jeux vidéos et les animés). Souvent, aux yeux de spectateurs d’Occident, les motifs de films et d’animés sont représentatifs de l’art japonais. Cependant, d’après Murakami, superflat ne se résume pas au “pop art japonais” – superflat expérimente les iconographies pluridimensionnelles, autour de l’esthétique de la culture de l’adolescence et de la sous culture.  

Les personnages fictifs de Mr. sont caractérisés par leur représentation enfantine aux airs innocents, avec une composition fortement déformée. Ils évoquent le sentiment de moe, qui signifie une affection idéalisée envers des personnages de fiction. Sur la toile, ces personnages se positionnent au centre de la composition et fonctionnent comme un symbole de l’esthétique contemporaine japonaise. Dans le monde de Mr., cette image de jeune fille n’est pas un objet d’admiration ou de représentation érotique. Elle représente l’essence de la mignonnerie, l’innocence de l’esprit avec son style kawaii – “mignon” en japonais. Les oeuvres de Mr. résonnent également avec la culture occidentale, à travers le graffiti et l’adaptation des composants de culture de masse d’Amérique du nord, tels que les comics, la typographie, le cinéma, la télévision et internet. Dans certaines œuvres, l’artiste nous invite à explorer la description de l’espace urbain avec une surcharge visuelle, qui souligne le contraste entre le personnage bi-dimensionnel et un environnement urbain contemporain. 

Perrotin gallery hosts the solo exhibition of artist Mr., “Invoke it and a Flower shall blossom”. For this exhibition, which is the eighth at Perrotin and the fourth of Paris, the artist presents a new series of paintings and ‘shaped canvases’, as well as two sculptures and a series of works on paper. 

Mr. was born in 1969 In Japan. Today, he lives and works in Saitama. Associated with the ‘Superflat’ movement, initially represented by Takashi Murakami, he takes references from manga and anime to depict his art. By applying the motifs and themes of the subculture, the artist identifies himself as an ‘otaku’ artist (the term which refers to obsessive confinement in video games and anime). For Western viewers, motifs from film and anime seem to be a representative image of Japanese art. However, according to Murakami, ‘superflat’ is not summed up by the term “japanese pop art” – it experiments with multidimensional iconographies, around the aesthetics of adolescent culture and subculture. 

The fictional characters of Mr. are marked by the childish representation with an innocent air and a strongly distorted composition. They evoke the feeling of ‘moe’, which means idealized affection towards fictional characters. On the canvas, these characters are positioned at the center of the composition and function as a symbol of contemporary Japanese aesthetics. In Mr.’s world, this image of a young girl is not an object of admiration or erotic representation. She represents the essence of cuteness and  innocence of the spirit with her style ‘Kawaii’ – which means “cute” in japanese. Mr.’s works also resonate with Western culture, through graffiti and the adaptation of North American mass culture, such as comics, typography, cinema, television, and the Internet. In some of his work, the artist invites us to explore the description of urban space with visual overload, which highlights the contrast between the bidimensional character and urban contemporary environment.