PUBLICATION : ASIA-ART-ACTIVISM

Présentation de la nouvelle publication d’Asia-Art-Activism, ASIA-ART-ACTIVISM : Experiments in Care and Collective Disobedience.

Presenting Asia-Art-Activism’s new publication, ASIA-ART-ACTIVISM: Experiments in Care and Collective Disobedience. 

By Amandine Vabre Chau

Asia-Art-Activism’s publication, picture taken at “Eternal Night Market” celebrating Eastern Margins’ 5th Birthday Rave. Picture © Amandine Vabre Chau.

English at the end

Asia-Art-Activism (AAA) fut crée en 2018 en tant que réseau collaboratif international et intergénérationnel composé d’artistes, de conservateur.ice.s et d’universitaires qui étudient les notions d’ « Asie », d’ « art » et d’ « activisme ». Grâce à un programme varié d’événements, de résidences, d’expositions, de publications et de rencontres, le réseau a cherché à contribuer aux débats autour de l’ « Asie », approfondir sa compréhension, avec ses diasporas et ses communautés au Royaume-Uni, ainsi qu’à l’étranger.  

Asia-Art-Activism : Experiments in Care and Collective Disobedience, publié en 2022, est composé de contributions écrites des associé.e.s d’AAA ainsi que d’universitaires, d’artistes et d’activistes invité.e.s. Sa conception s’est formée dans un contexte d’agitation politique croissante. Dans le cadre post-Brexit, après la présidence de Donald Trump aux États-Unis et le meurtre de George Floyd, ainsi que les manifestations pro-démocratiques à Hong Kong et les tensions sociopolitiques profondément enracinées en Asie du Sud-Est; cette publication s’intéresse à notre époque incertaine et ses préoccupations sous-jacentes, tout en poursuivant la pratique d’AAA d’examiner les urgences liées au militantisme, à l’art, au collectivisme, à la solidarité et la prise en compte de l’autre. 

  LUNAR LATE: Year of the Rabbit Celebration event ; With Asia-Art-Activism, Have you eaten yet? and DÉCALÉ at Matchstick Piehouse. Picture : © Amandine Vabre Chau

Interconnexion, solidarité et activisme :   

Nous avons assisté à une augmentation des pratiques collectives dans le monde de l’art. Peut-être en réponse à la COVID-19 ou à un besoin de longue date d’établir des liens plus profonds au sein de nos pratiques artistiques. Asia-Art-Activism a directement évoqué la nécessité de construire des ponts, de se (re)connaître les un.e.s les autres à un niveau plus fondamental et de cultiver notre vulnérabilité. Si nous voulons construire un environnement artistique meilleur, plus nourrissant et plus durable, par opposition à un environnement hyperindividualiste et extractif, nous devons réexaminer et réapprendre ce que nous valorisons les un.e.s chez les autres, dans l’art, dans nos pratiques artistiques et la société dans son ensemble.   

L’autrice et éducatrice Bell Hooks ainsi que la cinéaste et écrivaine Trinh T. Minh-ha ont toutes deux écrit sur la façon dont l’amour, le soutien et la solidarité sont des actes militants. Elles nous mettent au défi de contester le cynisme comme moyen d’évasion, l’abandon en guise de solution, et de voir la capacité créative et transformatrice que l’amour et la compassion peuvent nous offrir.     

L’essai de Quek Jia Qi, artiste et éducatrice interdisciplinaire, illustre l’importance accordée par le réseau AAA aux interrelations, aux connexions et à la réciprocité. En décrivant son activité, elle mentionne Dumplings and Dialogue, son premier atelier expérimental avec Asia-Art-Activism qui amène la pratique culinaire au public. Ce dernier a été invité à participer à cuisiner avec l’artiste. Remettant en question nos méthodes de création artistique ainsi que de production de savoirs dans ce domaine; ce projet a permis de recadrer ces processus comme « système de relations [nous aidant] à réfléchir à notre interdépendance : ce que nous pouvons apprendre les un.e.s des autres lorsque nous apportons un savoir incarné dans l’espace ». Elle explique que « la nourriture, qui constitue indéniablement une part importante de la culture asiatique, se trouve à l’intersection des identités culturelles, des rituels et des performances, [ceci] résonna à travers la salle et fit dialoguer des personnes venues d’horizons différentes ». Avec d’autres artistes membres tels que Bettina Fung, Yarli Allison, Carô Gervay et bien d’autres, le travail de Jia Qi s’inscrit dans la philosophie de AAA tout en élargissant notre conception de l’art, de ce que cette pratique devrait être et la façon dont celle-ci peut être produite et partagée. 

Asia-Art-Activism a mis l’accent sur les phénomènes récents et urgents. Convaincu.e.s de la nécessité de présenter des histoires diverses, en particulier celles des personnes rendues invisibles, iels offrent une plateforme permettant aux différentes voix d’être entendues. Dans notre contexte politique de chaos amplifié, une composante importante de l’art actuel serait d’expliciter les dynamiques dangereuses de notre environnement social. La performance collective de Youngsook Choi, intitulée Unapologetic Coughing, met en lumière la frustration, la colère et la peur ressenties par la communauté d’Asie de l’Est et du Sud-Est (AESE) face à l’augmentation des agressions anti-asiatiques due à la pandémie. En lisant des extraits de journaux relatant ces attaques à caractère raciste, des performeur.euse.s ont été invité.e.s à exprimer leur malaise en toussant, tandis que d’autres personnes se joignaient à elleux en signe de solidarité. Abordant également la question de l’augmentation des désinformations circulant à grande vitesse, l’artiste et chercheuse a encouragé les participant.e.s à jouer au « Chinese Whispers » (chuchotements chinois). Dans ce jeu, il s’agit d’ouvrir un biscuit chinois et d’en chuchoter le message à son voisin. Cette action devait être répétée jusqu’à ce que tou.te.s les membres aient entendu le message. La divergence entre ce que chaque personne avait compris était le reflet des failles de notre système médiatique actuel et la manière dont nous nous négligeons les un.e.s les autres en contribuant à sa diffusion. 

  LUNAR LATE: Year of the Rabbit Celebration event ; With Asia-Art-Activism, Have you eaten yet? and DÉCALÉ at Matchstick Piehouse. Picture © Amandine Vabre Chau.

Redéfinir l’Asie dans le discours mondial :   

« L’Asie » est une notion complexe, enchevêtrée et contestée. L’un des objectifs d’AAA a été d’ouvrir cette discussion, et de la rendre visible en l’étendant aux diasporas, aux migrant.e.s et aux communautés locales. Que signifient ces termes lorsqu’ils sont mis en commun et comment, quand et où convergent-ils ? Sont-ils figés ? Est-il possible d’élargir leur sens?   

Dans le monde occidental, l' »Asie » a rarement été étudiée en tant qu’entité autonome. Elle a plutôt été observée en relation avec l’occident. Ming Tiampo, professeure d’histoire de l’art et co-directrice du Centre d’Analyse Culturelle Transnationale de l’Université de Carleton, nous présente le concept de « Global Asias ». S’opposant à une vision eurocentrique, cette méthode vise également à combler le fossé entre les études asiatiques, les études asio-américaines et les études sur les diasporas asiatiques. En effet, de portée transnationale, elle « refuse de localiser un seul site critique authentique, préférant une Asie mondiale à partir de multiples points de vue », ce qui conduit à un courant complexe de « nouvelles positions théoriques et de solidarités ». La professeure Tiampo élabore un moyen de relier ces éléments en apparence kaléidoscopiques en utilisant l’histoire du thé comme conduit, permettant « un repositionnement de la rencontre internationale, avant domination européenne », ce qui nous permet de recadrer l’Asie dans son propre contexte. 

De même, concernant l’évolution du champ conceptuel touchant l' »Asie » et ses liens internes ainsi qu’externes avec le monde, les docteures Tamsin Barber et Diana Yeh, maîtresses de conférences en sociologie, explorent la manière dont le terme « diaspora » peut être à la fois progressif et régressif. Elles écrivent un article pour AAA décrivant comment, d’une part, il peut être un outil théorique de résistance utile pour contester le racisme face aux héritages coloniaux et, d’autre part, un risque potentiel dû à la tendance qu’elle engendre d’homogénéiser la communauté asiatique diversifiée, ou même d’approfondir le fossé déjà existant entre une vision transnationale et une vision locale des concerné.e.s. En prenant en compte l’augmentation des attaques racistes anti-asiatiques et la mobilisation de divers groupes d’action (auparavant disparates) qu’elles ont entraînées, les autrices suggèrent que nous avons besoin d’un « sens plus large et plus expansif de la diaspora » : « un espace post-diasporique » qui « permettrait un croisement […] qui ne s’agrippe pas aux frontières ». 

Élargir les pratiques artistiques : 

S’étant situé dans une optique décoloniale et militante, Asia-Art-Activism a pris soin d’analyser ses efforts dans une perspective intersectionnelle et inclusive. Les membres étant principalement d’origine asiatique, plusieurs essais abordent directement ou indirectement le paradoxe d’être une minorité ethnique naviguant le milieu artistique.   

Sunil Shah s’interroge : « Comment nous organiser de manière à assurer notre survie économique et éthique ? » Artiste et écrivain, il décrit comment le système artistique occidental « perpétue silencieusement nos griefs et désarrois ». Exposé.e.s à la discrimination et aux préjudices, le travail dans cette industrie en tant que personne marginalisée peut être laborieux. Comme Shah, Annie Jael Kwan, membre fondatrice, explique qu’elle a dû « de plus en plus […] se confronter à ce que signifie l’appropriation de pratiques politiquement chargées en tant que capital culturel par l’industrie de l’art et, inversement, aux limites de l’art en tant que pratique socialement engagée, en tant que catalyseur ou instrument, pour opérer un véritable changement social ». Pris entre ces structures et sa propre position politique, Sunil Shah cherche des espaces alternatifs. En examinant le potentiel et les limites des réseaux sociaux en tant qu’outil d’organisation, ainsi que la croissance des pratiques sociales dans l’art, il note une augmentation des « actions fondées sur le dialogue » et des « actions centrées sur la communauté ». À la recherche d’approches plus transparentes, il observe la possibilité de former des « réseaux ouverts », comparables à « l’autogestion, la syndicalisation et la réalisation subtile de projets ». Des initiatives sociales qui réuniraient « les artistes et les communautés en contact direct sans les couches supplémentaires du pouvoir ».

En se penchant plus avant sur les contributions de la curatrice et chercheuse indépendante Annie Jael Kwan, on s’aperçoit que sa pratique de la « curation en tant qu’organisation » a joué un rôle essentiel dans l’élargissement de ces dialogues vastes et continus. Elle note qu’un désir de « non concurrence [et] de mutualité » a émergé au sein du réseau, conduisant à « un mode participatif plus expérimental où la nourriture et les relations sociales ont été privilégiées ». Cette méthodologie élargit notre conception de l’art et permet aussi de faire ressortir comme pertinent et essentiel le besoin profond d’entretenir des interrelations dans nos vies personnelles et dans notre travail artistique. Il a non seulement été nécessaire de maintenir ces liens durant la période tumultueuse de la pandémie, il a également été vital de fournir un espace, physique ou métaphorique, aux artistes panasiatiques pour qu’iels puissent se plonger dans divers sujets de la manière la plus saine possible. Se rassembler et discuter de questions plus larges, offrir de nouvelles visions des paysages sociopolitiques; ces activités ont toujours fait partie des pratiques créatives. Si nous voulons (ou tout au moins essayons de) promouvoir un changement social et artistique transformateur, il est crucial que nous abandonnions notre vision préconçue de la compassion, la solidarité et l’amour comme étant des notions et pratiques lacunaires, alors qu’elles sont essentielles. Nous pourrions alors remodeler ce que l’art peut être, mais aussi ce que nous pourrions accomplir en tant que société (dys)fonctionnelle. En invitant des spécialistes de domaines différents, mais non dissemblables, à former un réseau hétérogène qui s’intéresse à l’art, à la sociologie, à la curation et à la solidarité, Asia-Art-Activism a proposé une manière alternative et fructueuse de produire, de partager, de soigner et de construire. Iels ont montré que « cuisiner, manger et parler comme guise de méthodologie », « comme des moyens déclencheurs de conversation » sont des pratiques simples mais qui repoussent efficacement les limites de cette industrie, quelque chose qui s’apparente non seulement à une pratique artistique, mais une pratique de vie. 

Depuis sa publication fin 2022, et le déploiement de divers ateliers et événements ouvert au public dans le cadre du lancement de la publication, j’ai eu l’occasion de discuter avec Annie. Elle a expliqué que « la question des relations, et du positionnement, de la diaspora asiatique au Royaume-Uni est en évolution constante ». Même si « nous aurions pu avoir beaucoup plus d’essais, nous ne raconterions qu’une partie de l’histoire », car « il est impossible d’être totalement exhaustif ». La publication d’AAA est donc un instantané d’une époque particulière, un relfet d’un point de vue particulier sur des trajectoires et des questions spécifiques à cette époque. Même si les circonstances globales ont évolué depuis son lancement, AAA n’a cessé de changer.  Alors qu’il s’agissait au départ d’un projet à visée d’un an, ses pratiques expérimentales se sont orientées vers la collaboration, la solidarité et la prise en charge de chacun.e.s, en raison des conditions exacerbées par la Covid. Lorsque les membres semblaient trouver réconfort et force dans le fait d’être connecté.e.s, ce qui a été exprimé dans le projet « Till We Meet Again IRL » (Jusqu’à ce que nous nous rencontrions à nouveau IRL). Plus récemment, alors que le monde de l’art et ses professionnel.le.s, y compris celleux de l’AAA, reviennent à un rythme de travail différent, avec d’autres priorités et une nouvelle perception du temps, « de nombreuses questions se sont posées quant à l’avenir de l’AAA, compliquées par des demandes, des capacités, des engagements et des perspectives différentes ». Ainsi, après la série d’événements autour de cette publication, AAA fera une pause estivale, se reposera et réfléchira à la manière dont le réseau évoluera.  Il y a d’importantes questions à poser, telles que : « Y a-t-il un besoin pour ce réseau ? Qui veut en faire quelque chose ? Comment allons-nous en faire quelque chose ? Et ces questions doivent être examinées dans un contexte de financement de plus en plus difficile. Prendre un temps de repos afin de se réorienter et de réfléchir à nos propres priorités et capacités personnelles, dans ce contexte, est un pas majeure en avant. 

Publication disponible ici: https://asia-art-activism.mailchimpsites.com

Asia-Art-Activism : 

Asia-Art-Activism a commencé par des connexions interpersonnelles et des rencontres au fil du temps, au cours de divers projets et initiatives artistiques, tous convergeant vers la scène artistique asiatique en pleine expansion.   

   Iels ont démarré avec un « programme d’activités artistiques comprenant des conférences d’artistes, des performances, des discussions de groupe, des ateliers et des projections, le tout activé par leurs associé.e.s et résident.e.s chercheur.euse.s ». Ces activités ont débouché sur des festivals artistiques intenses tels que FLOW ou SEA Currents, respectivement en 2018 et 2019. Ceux-ci ont été suivis par des formats plus « expérimentaux et socialement engagés, y compris la fabrication participative de raviolis, des ateliers de hotpot et des sessions de jeu ».   

   En se concentrant particulièrement sur la scène artistique de l’Asie du Sud-Est, les membres ont développé un large éventail de projets au cours des trois dernières années. Le projet « Tools to Transform« , par exemple, est un cahier en ligne consacré aux pratiques d’activisme au Royaume-Uni et en Europe. Iels ont également œuvré à la préservation de la « An Viet Foundation« , la plus grande archive de l’histoire britannico-vietnamienne connue à ce jour, et ont lancé « ESEA Community Hub« , un projet de recherche créé en réponse à la COVID-19 et à la violence raciale anti-asiatique. Cette liste non exhaustive donne un aperçu des efforts continus, du dévouement, de l’engagement et de la pratique artistique collective qu’Asia-Art-Activism a alimenté.  

LUNAR LATE: Year of the Rabbit Celebration event ; With Asia-Art-Activism, Have you eaten yet? and DÉCALÉ at Matchstick Piehouse. Picture © Amandine Vabre Chau.

Asia-Art-Activism (AAA) was launched as an international and intergenerational network of artists, curators, and academics investigating the notions of “Asia”, “art” and “activism” in 2018. Through a diverse program of events, residencies, exhibitions, publications and gatherings, the network sought to contribute to and deepen conversations around “Asia”, its understanding, its diasporas and communities in the UK, as well as abroad. 

Asia-Art-Activism: Experiments in Care and Collective Disobedience, published in 2022, is comprised of written contributions from AAA associates along with invited academics, artists and activists. Its conception came amidst rising political turmoil. In a post-Brexit context, following Donald Trump’s presidency in the US and the murder of George Floyd, along with anti-government protests in Hong Kong and deep-rooted socio-political tensions in Southeast-Asia; this publication probs into our uncertain times with their underlying concerns, while continuing AAA’s practice of examining urgent questions of activism, art, collectivism, solidarity and care.  

Interconnection, solidarity and activism:  

We have seen a rise in collective practices throughout the art world. Perhaps in response to COVID-19 or a long-present need for deeper connections within art practices. Asia-Art-Activism spoke to the necessity to build bridges, acknowledge each other on a more fundamental level and cultivate our vulnerability. If we are to construct a better, more nurturing and sustaining art environment as opposed to a hyper-individualised and extractive one, we are to relearn what we value in each other, in artworks, art practices and society at large.  

Author and educator Bell Hooks along with filmmaker and writer Trinh T. Minh-ha, have both written about how love, care and solidarity are revolutionary acts. Challenging us to contest cynicism as an escape, abandonment as acceptance and instead see the transformative creative capacity love and care can bring us.  

Interdisciplinary artist and educator Quek Jia Qi’s essay demonstrates the network’s focus on interrelations, connections and reciprocity. Describing her activity, she mentions Dumplings and Dialogue, her first experimental workshop with AAA which brings the kitchen to the public. The audience was invited to participate in the artist’s food preparation. Questioning our means of making art and producing knowledge, this project was a way to reframe these processes as “a system of relationships [helping] us think through our interdependence: what we can learn from each other as we bring embodied knowledge into the space”. She explains that “food, undeniably a huge part of Asian culture, sat at the intersection of cultural identities, rituals and performances that resonated across the room and brought people from different places into dialogue”. Along with other artist members such as Bettina Fung, Yarli Allison, Carô Gervay and many more, Jia Qi’s work inscribes itself within AAA’s philosophy while expanding our conception of art.   

Asia-Art-Activism has put an emphasis on recent and urgent events. Trusting the need to showcase diverse stories, especially from those made invisible, they offer a platform for voices to be heard. An important component of present day art-making, in the context of amplified political chaos, is to explicit society’s dangerous dynamics. Youngsook Choi’s collective performance titled Unapologetic Coughing, shines light on the frustration, anger and fear felt by the East and South-East Asian (ESEA) community facing rising Anti-Asian hate crimes due to the pandemic. Reading news clips about racially motivated attacks, performers were invited to express their discomfort by coughing and others could join in to show solidarity. Also addressing the rapidly circulating misinformation, the artist and researcher encouraged participants to play “Chinese Whispers”. In this game, one would open a fortune cookie and whisper its message to the person next to them. This action was to be repeated until all members had heard it. The discrepancies between what each person had understood paralleled the flaws of how our current media system fails us and how we in return, fail each other by helping it spread.  

Asia-Art-Activism as part of the “Eternal Night Market” celebrating Eastern Margins’ 5th Birthday Rave. Picture © Amandine Vabre Chau.

Reframing Asia within the global discourse:  

“Asia” is as a complex, entangled and contested notion. One of AAA’s objectives has been to open up this discussion, and making it visible by extending it to its diasporas, migrants and local communities. What do these terms mean in relation to one another and how, when and where do they converge? Are they set in stone? Is there a way to enlarge their significance?  

Rarely in the western world has “Asia” been studied as a self-standing entity. It has instead been observed in relation to it. Ming Tiampo, Art History professor and co-director of the Centre for Transnational Cultural Analysis at Carleton University, introduces us to the concept of “Global Asias”. Countering a Eurocentric view, this method also aims to bridge the gap between Asian studies, Asian American studies and Asian diasporic studies. Indeed, transnational in scope, it “refuses to locate any site of authentic criticality, preferring the world Asia from multiple vantage points”, leading to an intricate current of “new theoretical positions and solidarities”. Professor Tiampo elaborates a means to connect these seemingly kaleidoscopic constituents together by using the history of tea as a conduit, enabling “an imagination of global encounter prior to European domination” allowing us to reframe Asia within its own context.  

Similarly, on the changing scope of “Asia” and its links within itself and with the world, Senior Lecturers in Sociology Dr.Tamsin Barber and Dr.Diana Yeh explore how the term “Diaspora” can be both progressive and regressive. They write a piece for AAA describing how on one hand it can be a useful tool of resistance to contest racism within colonial legacies, and on the other a potential risk leading to a homogenisation of the diverse Asian community, or even furthering a gap between a transnational and local view. In the context of rising Anti-Asian hate crimes and how it brought together previously disparate groups of action, they suggest we need “a broader, more expansive sense of diaspora”: “a post-diaspora space” which would “enable a coming […] that does not cling to boundaries”.  

Expanding artistic practices: 

Situated within a decolonial and activist lens, AAA put care into its endeavours, analysing them through an intersectional and inclusive perspective. Members being mainly of Asian-descent, several essays address directly or indirectly, the paradox of being a person of colour navigating the art world.   

Artist and writer Sunil Shah asks: “how do we organise ourselves in ways that sustain us both economically and ethically?”. He describes how the Western art system “silently perpetuates all our grievances and sorrows”. Exposed to discrimination and harm, working in this industry as a marginalised person can be laborious. Like Shah, founding member Annie Jael Kwan states how she’s had to “Increasingly […] confront what it means when politically charged practices are appropriated as cultural capital for the art industry, and conversely, the limitations of art as socially engaged practice, a catalyst or tool employed to effect real social change”. Caught between these structures and our own political position, Sunil Shah searches for alternative spaces. Examining social media’s potential and limits as an organising tool, along with the growth of social practices in art, he notes an increase in “dialogue based” and “community focused action[s]”. Seeking more transparent approaches, he observes the possibility of forming “open networks” something comparable to “self-administration, unionising, and discrete project delivery”. Social initiatives that would bring together “artists and communities into direct contact without the additional layers of power.”

Diving deeper into independent curator and researcher Annie Jael Kwan’s contributions, her practice of “curating as organising” has been critical in widening these vast and ongoing dialogues. She notes how a desire for “non-competition [and] mutuality” emerged within the network, leading to “a more experimental participatory mode where food and social relations were prioritised”. This methodology not only broadened what art or art-making meant, but allowed for the deep need to nurture interrelations in our personal lives and artistic work to fully emerge as relevant and essential. Not only was it necessary to maintain those bonds during the tumultuous period of the pandemic, it was vital in order to provide a space, physical or metaphorical, for Panasian artists to dive into diverse matters as safely as possible. Bringing people together, discussing larger issues at hand, offering new visions of socio-political landscapes, these activities have always been part of creative practices. If we are to (or at very least try to) champion transformative social and artistic change, it is crucial for us to abandon our preconceived view of care, solidarity and love as being feeble when they are in fact fuel. We could broaden and reshape not only what art can be but what we as a (dis)functioning society could achieve. By inviting professionals from contrasting yet not dissimilar fields, to form a heterogenous network that dives into art, sociology, curating and solidarity, Asia-Art-Activism offered an alternative and fruitful way to produce, share, care and build. They showed that “food making, eating, talking as methodologies”, “as conversational triggers to share intercultural memories” are simple yet boundary-pushing practices in this industry, something akin to a practice of living.  

Since its publication in late 2022 and the unfolding of various workshops and events as part of the public programme of engaging with the book and its themes, I had the opportunity to catch with Annie. She reflected on how the “question around Asian diaspora relations and positionality in the UK is constantly evolving and changing,” and even if “there could be many more essays, we would still only be telling a partial story” as “it’s an impossible task to be fully comprehensive.” The AAA publication thus stands as a snapshot of a particular time, a particular lens on specific trajectories and questions at that time. Even as global conditions shifted since its launch, AAA itself was continually changing.  While it began with the intention of being a one-year project, its experimental practices shifted towards an emphasis on collaboration, solidarity and care, due to the exacerbated conditions of Covid when people seemed to derive comfort and strength from being connected, which were expressed with the project, “Till We Meet Again IRL”.” More recently, as the art world and its practitioners, including those of AAA, returned to a different pace of working, different pressing priorities and an altered sense of time and space,  “there were lots of questions about where AAA was to go forward, which were made complicated by different demands, capacities, commitments and perspectives.” Hence after the series of book-related events, AAA will take a summer hiatus, have a bit of a rest and think about how the network will evolve.  There are questions to be asked, such as “Whether there is a need for it? Who wants to do something with it? How are we going to do something with it? And these are questions to be considered amidst a changing and more challenging funding landscape. Taking some time out to rest, realign and think about our own personal priorities and capacities in relation to that would be a good move forward.” 

Publication available here: https://asia-art-activism.mailchimpsites.com/

Asia-Art-Activism :  

Asia-Art-Activism began with interpersonal connections and meetings over time, during various artistic projects and initiatives, all converging within the rapidly expanding Asian art scene.  

They started off with a “schedule of familiar art activities including artist talks, performances, panel discussions, workshops, and screenings, activated by its associates and research residents.” These culminated in intense art festivals such as FLOW or SEA Currents, respectively in 2018 and 2019. Followed by more “experimental and socially engaged formats, including dumplings-making, hotpot workshops, and play sessions”.  

Focusing especially on the Southeast Asian art scene, members have in the last 3 years developed a wide range of projects. “Tools to Transform”, for example, an online workbook resource relating to practices of activism in the UK and Europe. They have also worked to preserve the “An Viet Foundation”, the largest known archive of British-Vietnamese history and launched “ESEA Community Hub”, a research project formed in response to COVID-19 and Anti-Asian Racial Violence. This non-exhaustive list provides a glimpse of the continuous effort, dedication, engagement and collective artistic practice Asia-Art-Activism has nurtured. 


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