AGENDA – GALLERY EXHIBITIONS IN PARIS IN MAY

by Seoha Park

Peinture et sculpture, exploration de la matière et des traditions…, ACA project vous invite à découvrir sa sélection d’expositions d’artistes originaires d’Asie et de sa diaspora dans les galeries à Paris au mois de mai.

Painting and sculpture, research on materials and traditions… ACA project has selected a few exhibitions of artists from Asia and its diaspora, to discover in May in Paris galleries.

Espace temps / Liu Puqi, « Teleopalexy » / 05.04 – 04.05.2024 / 98 rue Quincampoix 75003 Paris

L’espace temps présente l’exposition personnelle de l’artiste chinois Liu Puqi, « TELEOPLEXY ». « Teleoplexy » s’agit d’une entité vivante, en harmonie avec la composition mécanique ou l’énergie cinétique, incarnant non seulement le renouvellement fonctionnel mais également une perception échappant à tout contrôle.

Le jeune artiste né en 1992, Liu Puqi explore les orbites de l’univers technologique à travers des installations mécaniques. Il utilise l’impression 3D semi-industrielle pour créer des membres artificiels, des parties de corps simulées ou des organes externes modifiés, tels que des yeux de caméléon. Son objectif est d’interroger la relation entre la fabrication d’outils et la production dans le cadre de l’évolution post-humaine, en remettant en question les frontières entre humain, machine et animal. Son travail imagine la relation entre les machines et les sensations corporelles. En utilisant des images évocatrices, il explore comment les machines interagissent avec les corps, créant de nouvelles formes de puissance et d’évolution. Ses premières œuvres, intitulées Extension, consistent à installer des prothèses contrôlées par les membres humains, illustrant ainsi la nature complexe de la relation entre le corps et la machine.

Derrière ses œuvres se trouve un ordre semi-virtuel exotique, révélé à travers des coïncidences et des signes comparables à une intelligence destinée. Cette sensibilité cachée dans la relation entre réalité et virtuel soulève des questions sur l’impact de la technologie dans la société contemporaine et ouvre des pistes de réflexion sur la coexistence de la création. En explorant des concepts tels que la fusion avec la source de l’œuvre, Liu Puqi invite à percevoir sa fragilité et à réfléchir à la nature de l’humanité dans un contexte post humain.

Espace temps presents solo exhibition of chinese artiste Liu Puqi, « TELEOPLEXY ». « Teleoplexy » is a living entity, in harmony with mechanical composition or kinetic energy, embodying not only functional renewal but also a perception escaping all control.

The young artist born in 1992, Liu Puqi explores the orbits of the technological universe through mechanical installations. He uses semi-industrial 3D printing to create artificial limbs, simulated body parts, or modified external organs, such as chameleon eyes. His goal is to question the relationship between tool-making and production within the post-human evolution framework, challenging the boundaries between human, machine, and animal. His work imagines the relationship between machines and bodily sensations. Using evocative imagery, he explores how machines interact with bodies, creating new forms of power and evolution. His early works, entitled Extension, involve installing prostheses controlled by human limbs, thus illustrating the complex nature of the relationship between the body and the machine.

Behind his works lies an exotic semi-virtual order, revealed through coincidences and signs comparable to a destined intelligence. This hidden sensitivity in the relationship between reality and the virtual raises questions about the impact of technology on contemporary society and opens up avenues for reflection on the coexistence of creation. By exploring concepts such as fusion with the source of the work, Liu Puqi invites us to perceive its fragility and to reflect on the nature of humanity in a post-human context. 

Galerie Maria Lund / Yoon Ji-Eun « Unanswered Questions » / 22.03-11.05.2024 / 48 rue de Turenne, Paris 3

Le nouvel ensemble de reliefs sur bois et de dessins de Yoon Ji-Eun – Unanswered Questions(Questions sans réponse) – titre emprunté au compositeur Tristan Murail – matérialise sa réaction aux interrogations existentielles : Dans un contexte où toutes les violences gagnent en visibilité, un désir est né d’apporter à travers ses oeuvres réconfort et apaisement.
La rencontre avec des nouveaux univers musicaux a permis une ouverture très importante à Yoon Ji-Eun : Être immergée dans un univers sonore en travaillant ; saisir et traduire les émotions éveillées par des phrases suspendus, par des sons à l’épuisement lent et qui défient les capacités perceptives… Ces expériences de doute et de présences intenses, vécues physiquement comme seule la musique le permet, ont induit à ses oeuvres une poésie et un dynamisme nouveaux. Comme si les tentatives d’anticiper et de maîtriser l’existence avaient cédé à une acceptation du mouvement de la vie, et inspiré l’ambition de s’y inscrire.
D’emblée, le terme « paysage » qualifie l’univers de Yoon Ji-Eun. Or, dans ses œuvres récentes nous trouvons son paysage transformé : à la juxtaposition des scénettes et des fragments figuratifs sont venus s’ajouter des éléments en superposition.

Yoon Ji-Eun’s new collection of wooden reliefs and drawings, Unanswered Questions, borrows its title from composer Tristan Murail and acts as a way of materialising the artist’s reaction to existential questioning. In a time of ever-present violence of all kind, the artist wished to offer her works as a source of comfort and relief.

Her introduction to new musical genres opened Yoon Ji-Eun in turn to new perspectives. By immersing herself in a specific sound world while at work, she can capture and translate the feelings awakened by pending phrases or slowly-dying sounds, beyond the human perception… Through these experiences of intense doubt and equally intense presence, lived on the physical state that only music induces, she breathes into her works a renewed poetry and energy. From attempting to foresee and control her existence, she seems to have led way to embracing the movement of life, and to embedding herself in it.
From the start, the term “landscape” comes to mind when referring to Yoon Ji-Eun’s world. In her recent works, her landscape is now found transformed: on her juxtaposed vignettes and figurative fragments, she overlapped other layers.

Hauser&Wirth / Takesada Matsutani “Matsutani” / 06.04 – 19.05.2024 / 26 bis rue François 1er, Paris 75008

Hauser&Wirth accueille l’exposition personnelle de Takesada Matsutani, l’artiste japonais originaire d’Ōsaka et installé à Paris depuis 60 ans, qui a développé un langage visuel singulier au fil de cinq décennies d’expérimentation artistique, toujours dynamique à 87 ans. Cette exposition, en collaboration avec Olivier Renaud-Clément, met en lumière sa pratique évolutive à travers une sélection de nouvelles créations et d’œuvres anciennes rares, témoignant de sa diversité artistique remarquable. Elle fait suite à une grande rétrospective au Centre Pompidou en 2019 et annonce sa prochaine exposition personnelle à Tokyo Opera City Art Gallery.

Matsutani, membre du collectif Gutai dans les années 1960-1970, a exploré la substance de la colle vinylique pour créer des formes organiques et sensuelles. Après la dissolution du Gutai, son travail s’est transformé avec l’influence du célèbre studio de gravure Atelier 17. Il a adopté le graphite comme matériau privilégié, créant des œuvres murales composées de traits minutieux, enregistrant rituellement ses gestes.

L’exposition présente également une installation in situ et des œuvres rares des années 1960, illustrant ses premières expérimentations avec la tactilité de la colle vinylique. Matsutani explore toujours cette substance de manière méditative, cherchant à matérialiser des moments suspendus et à apprécier la fluidité du quotidien à travers sa pratique artistique variée. Son œuvre récente, « Suspend » (2023), reflète cette fusion d’introspection et d’expérimentation, transgressant les limites traditionnelles de la peinture.

Hauser&Wirth hosts solo exhibition of Takesada Matsutani, a japanese artist originally from Ōsaka and based in Paris for 60 years, who has developed a unique visual language over five decades of artistic experimentation and still dynamic at 87 years old. This exhibition, in collaboration with Olivier Renaud-Clément, highlights his evolving practice through a selection of new creations and rare old works, showcasing his remarkable artistic diversity. It follows a major retrospective at the Centre Pompidou in 2019 and announces his upcoming solo exhibition at the Tokyo Opera City Art Gallery.

Matsutani, a member of the Gutai collective in the 1960s-1970s, explored the substance of vinyl glue to create organic and sensual forms. After the dissolution of Gutai, his work evolved with the influence of the renowned printmaking studio Atelier 17. He adopted graphite as his preferred material, creating mural works composed of meticulous lines, ritually recording his gestures.

The exhibition also features an in situ installation and rare works from the 1960s, illustrating his early experiments with the tactility of vinyl glue. Matsutani continues to explore this substance in a meditative manner, seeking to materialize suspended moments and to appreciate the fluidity of everyday life through his varied artistic practice. His recent work, « Suspend » (2023), reflects this fusion of introspection and experimentation, transcending traditional boundaries of painting.

Tree Art Gallery / Ding Xiaoyu, « Du Réel » / 08.05-21.05.2024 / 62 rue Notre-Dame-de-Nazareth, 75003 Paris

L’exposition Du Réel, organisée par la curatrice Lorraine Siyuan, présente trois séries de peintures de DING Xiaoyu, toutes unies par un fil conducteur commun : la rencontre avec le réel traumatique. Ses peintures explorent l’énergie potentielle dans le domaine de la conscience qui n’a pas été reconnue ou exprimée : un état chaotique mêlant tranquillité, désir, douleur, nostalgie, pureté et malice. La série de peintures à l’huile « Materia Prima » de DING Xiaoyu, s’inspire de l’alchimie. « Prima Materia » est un concept en alchimie qui fait référence à une substance unique, intangible, indivisible, qui est matière chaotique originale et indifférenciée. Elle tente d’explorer l’énergie potentielle dans le domaine de la conscience à travers la peinture : un état chaotique mêlant tranquillité, désir, douleur, nostalgie, pureté et malice émerge progressivement, ce sentiment la pousse à achever rapidement cet ensemble de peintures. Dans la série de peintures à l’huile « 0/1 », elle utilise des méthodes abstraites pour représenter le processus alchimique en termes de psychologie : intégrer différents prototypes et éléments d’opposition interne pour atteindre le vrai moi. La série de peintures à l’huile « Du Réel » est inspirée par le concept de « réel » du concept
psychanalytique de Lacan. Elle revisite son enfance dans sa création, tentant d’atteindre ou d’articuler une douleur intangible à travers la peinture.
Les œuvres de DING Xiaoyu oscillent sur le bord entre le réel et le symbolique, tentant d’approcher infiniment le moi nu dans un monde turbulent. La peinture est le résidu après que le traumatisme a été filtré, son pinceau honnête est sa propre arme puissante et fidèle, résistant au vide sémantique dans le monde réel.

The exhibition « Du Reel » showcases three series of paintings of DING Xiaoyu, all interconnected by a common thread: encounters with trauma in the real. Her paintings explore the potential energy in the realm of consciousness: a chaotic state where tranquility, desire, pain, nostalgia, purity, and evil are mixed together.
DING Xiaoyu’s series of oil paintings « Materia Prima », is inspired by alchemy. « Prima Materia » is a concept in alchemy referring to a unique, intangible, indivisible substance, which is original, undifferentiated chaotic matter. She attempts to explore the potential energy in the field of consciousness through painting : a chaotic state blending tranquility, desire, pain, nostalgia, purity, and evil gradually emerges, this feeling drives her quickly complete this set of paintings. In the « 0/1 » series of oil paintings, she uses abstract methods to depict the alchemical process in
terms of psychology: integrating different prototypes and elements of internal opposition to achieve true self. The series of oil paintings « Du Rée »l is inspired by Lacan’s psychoanalytic concept of the « real » (le réel). She retraces her childhood in her creation, to reach or articulate an untouchable pain through painting.

DING Xiaoyu’s work oscillates on the edge between the real (le réel) and the symbolic (le symbolique), attempting to approach the naked self infinitely close in a turbulent world. Painting is the residue after trauma has been filtered, her honest brush is her own powerful and faithful weapon, resisting the semantic vacuum in the real world (le réel).

Galerie Dumonteil / Weng Jijun, « Lueur des Astres » / 28.03 – 25.05.2024 / 8 rue d’Aboukir, 75002, Paris, France

DUMONTEIL Contemporary présente « Lueur des Astres », une exposition solo de l’artiste chinois basé à Shanghai, Weng Jijun, marquant sa quatrième exposition individuelle avec la galerie. À travers les traces complexes de la laque, l’exposition explore le lien profond entre l’humanité et le cosmos, entrelaçant matière et mémoire à travers différentes dimensions. Le parcours artistique de Weng cherche un langage qui encapsule l’essence de la laque, ses caractéristiques uniques et sa signification culturelle. Cette quête englobe une beauté durable, évoquant des souvenirs à travers une danse vibrante de couleurs et de textures, ainsi qu’une fascination pour le connu et l’inconnu.

Au sein des œuvres de Weng, un récit cosmique se déploie, où les couleurs et les textures résonnent avec l’héritage des étoiles anciennes et des phénomènes célestes. De motifs complexes d’orbites planétaires à des totems abstraits énigmatiques, ses pièces invitent à la contemplation des origines de la vie et de l’essence de l’existence. À travers ses quatre décennies d’exploration de l’art de la laque, Weng transcende les divisions binaires, reliant tradition et modernité, Orient et Occident. Chaque œuvre reflète un engagement profond avec le temps, accumulant des souvenirs qui s’entrelacent avec la riche tapisserie de la civilisation humaine et de la culture.

La maîtrise de Weng de la laque va au-delà de l’artisanat pour offrir une méditation profonde sur l’immensité de l’univers et la nature durable de la mémoire. Ses œuvres servent de rappel poignant de la place de l’humanité dans le cosmos, célébrant le pouvoir durable de la créativité et de l’esprit humain. « Lueur des Astres » invite les spectateurs à entreprendre un voyage contemplatif, où l’art devient non seulement un reflet de la vie, mais aussi une partie intégrante de notre existence commune.

DUMONTEIL Contemporary presents « Glimmer of the Stars, » a solo exhibition by Chinese artist based in Shanghai, Weng Jijun, marking his fourth solo exhibition with the gallery. Through the intricate traces of lacquer, the exhibition explores the deep connection between humanity and the cosmos, intertwining matter and memory across different dimensions. Weng’s artistic journey seeks a language that encapsulates the essence of lacquer, its unique characteristics, and cultural significance. This quest encompasses enduring beauty, evoking memories through a vibrant dance of colors and textures, as well as a fascination with the known and unknown.

Within Weng’s works, a cosmic narrative unfolds, where colors and textures resonate with the legacy of ancient stars and celestial phenomena. From complex patterns of planetary orbits to enigmatic abstract totems, his pieces invite contemplation of the origins of life and the essence of existence. Through his four decades of exploring the art of lacquer, Weng transcends binary divisions, bridging tradition and modernity, East and West. Each work reflects a profound engagement with time, accumulating memories intertwined with the rich tapestry of human civilization and culture.

Weng’s mastery of lacquer extends beyond craftsmanship to offer a profound meditation on the vastness of the universe and the enduring nature of memory. His works serve as poignant reminders of humanity’s place in the cosmos, celebrating the enduring power of creativity and the human spirit. « Glimmer of the Stars » invites viewers on a contemplative journey, where art becomes not only a reflection of life but also an integral part of our shared existence.

Galerie A2Z / Kwak Soo Young, “L’éloge du Silence” / 25.04 – 25.05.2024 / 24, Rue de I’Echaudé, 75006 Paris 

La galerie A2Z accueille l’exposition personnelle de l’artiste coréen Kwak Soo Young. La peinture de Kwak Soo Young invite à explorer un monde vibrant de couleurs et de formes organiques, où la nature se mêle à l’imagination. À travers une technique particulière, l’artiste encourage le spectateur à appréhender ses œuvres d’abord par les yeux, puis par la mémoire, évoquant des images familières telles qu’un paysage abstrait ou l’intérieur d’une cathédrale. Dans ses toiles, chaque couleur semble vivante, vibrant au rythme d’un monde en constante métamorphose, inspiré à la fois par les rues de Paris et les horizons de Séoul. Ses premières œuvres étaient plus académiques, mais au fil du temps, il a évolué vers une technique plus personnelle, grattant et frottant les couches de peinture pour créer des œuvres abstraites ou suggestives. Cette transition reflète une volonté plus profonde de capturer les énergies fugitives de la réalité. Ses peintures ouvrent les portes de paysages abstraits et d’écosystèmes imaginaires, invitant à un voyage sensoriel où la lumière émane des profondeurs, guidant le regard vers l’insaisissable. À la fois évoquant des mondes imaginaires et la quête spirituelle de l’homme, ses œuvres offrent un dialogue entre le macrocosme et le microcosme, invitant à méditer sur les mystères de l’existence et notre propre voyage intérieur. En révélant une beauté énigmatique, la peinture de Kwak Soo Young offre un chemin vers l’interprétation et l’émotion, où se cachent les rêves et les réflexions de l’artiste.

The gallery A2Z hosts the solo exhibition of Korean artist Kwan Soo Young. Kwak Soo Young’s painting invites exploration of a vibrant world of colors and organic shapes, where nature blends with imagination. Through a particular technique, the artist encourages the viewer to apprehend his works first through the eyes, then through memory, evoking familiar images such as an abstract landscape or the interior of a cathedral. In his canvases, each color seems alive, pulsating to the rhythm of a constantly changing world, inspired by both the streets of Paris and the horizons of Seoul. His early works were more academic, but over time, he evolved towards a more personal technique, scratching and rubbing layers of paint to create abstract or suggestive works. This transition reflects a deeper desire to capture the fleeting energies of reality. His paintings open the doors to abstract landscapes and imaginary ecosystems, inviting a sensory journey where light emanates from the depths, guiding the gaze towards the elusive. Evoking both imaginary worlds and man’s spiritual quest, his works offer a dialogue between the macrocosm and the microcosm, inviting meditation on the mysteries of existence and our own inner journey. By revealing an enigmatic beauty, Kwak Soo Young’s painting offers a path to interpretation and emotion, where the dreams and reflections of the artist are hidden.

Almine Rech / Minjung Kim, “Regeneration” / 26.04 – 25.05.2024 / 18 avenue Matignon 75008 Paris

La galerie Almine Rech de Paris Matignon présente l’exposition personnelle de Minjung Kim, « Regeneration ». Le temps passé par Minjung Kim dans son atelier est guidé par l’expérimentation et la réaction, faisant évoluer sa pratique artistique sur près de quatre décennies. Enracinée dans ses expériences d’enfance dans l’atelier de gravure de son père à Gwangju, en Corée, la rencontre de Kim avec le hanji, un papier de mûrier, a façonné son parcours artistique. Depuis lors, le hanji est resté une constante dans sa pratique évolutive, servant de canal à son expression créative.

Dans « Regeneration », Kim poursuit son exploration, mêlant d’anciennes techniques de marquage à de récentes découvertes en studio. L’exposition présente des œuvres issues de restes de papier et de restes d’aquarelle. À travers ce processus, Kim insuffle une nouvelle vie à des matériaux jetés, remettant en question les notions conventionnelles de valeur et de création. Chaque pièce de l’exposition reflète l’engagement de Kim à affiner son questionnement basé sur le processus. En associant instinct et action, elle atteint aisément l’équilibre et l’harmonie, démontrant la possibilité perpétuelle de nouveauté émergeant de l’acceptation. La pratique de Kim, profondément enracinée dans la tradition tout en embrassant l’innovation, invite les spectateurs à contempler l’interconnexion du passé, du présent et du futur.

« Regeneration » témoigne de la profonde compréhension de Kim de la création artistique, infusant le domaine physique de spiritualité. Au milieu d’un monde constamment à la recherche de nouvelles technologies, le travail de Kim met en lumière le pouvoir durable de l’acceptation et du renouvellement, offrant un rappel que la nouveauté peut surgir de l’acceptation et du renouveau.

The gallery Almine Rech of Paris Matignon hosts solo exhibition of Minjung Kim, named « Regeneration ». Minjung Kim’s studio time is guided by experimentation and reaction, evolving her artistic practice over nearly four decades. Rooted in her childhood experiences in her father’s engraving studio in Gwangju, Korea, Kim’s encounter with hanji, a mulberry paper, shaped her artistic journey. Since then, hanji has been a constant in her evolving practice, serving as a conduit for her creative expression.

In « Regeneration, » Kim continues her exploration, blending old marking techniques with recent studio discoveries. The exhibition, timely before the transition from winter to spring, showcases works arising from leftover paper and watercolor remnants. Through this process, Kim breathes new life into discarded materials, challenging conventional notions of value and creation. Each piece in the exhibition reflects Kim’s dedication to refining her process-based inquiry. By pairing instinct with action, she effortlessly achieves balance and harmony, demonstrating the perpetual possibility of novelty emerging from acceptance. Kim’s practice, deeply rooted in tradition yet embracing innovation, invites viewers to contemplate the interconnectedness of past, present, and future.

« Regeneration » serves as a testament to Kim’s profound understanding of artistic creation, infusing the physical realm with spirituality. Amidst a world constantly seeking new technologies, Kim’s work highlights the enduring power of embracing what already exists, offering a reminder that novelty can arise from acceptance and renewal.

Zadie Xa Rough hands weave a knife
Vue d’exposition, Courtesy de Thaddaeus Ropac

Thaddaeus Ropac / Zadie Xa, “Rough hands weaves a knife” / 12.04 – 26.05.2024 / 7 Rue Debelleyme 75003 Paris

La première exposition solo de Zadie Xa chez Thaddaeus Ropac présente une gamme diversifiée de nouvelles œuvres explorant les thèmes de la communication interspécifique, de la transmutation et de la construction de mondes imprégnés de symboles de protection et de pouvoir. Puisant dans son héritage coréen et sa riche tradition mythologique, Xa, originaire de Vancouver et désormais basée à Londres, présente des peintures, des œuvres textiles et des sculptures en bronze, marquant une nouvelle dimension dans sa pratique artistique.

Cette exposition, une première en France, se situe dans le paysage artistique de Paris, Xa citant des influences de peintres symbolistes tels qu’Odilon Redon et Gustave Moreau. Cependant, bien qu’inspirées par la sémiotique et les symboles, ses œuvres divergent vers des scènes pastorales fantastiques, mêlant souvenirs du nord-ouest du Pacifique, paysages coréens et éléments fictifs dans des topographies composites rappelant l’art de la science-fiction et de la fantasy. Faisant écho aux surréalistes comme Leonora Carrington et Leonor Fini, Xa incorpore des animaux en tant que figures allégoriques, s’inspirant de la réalité urbaine et du folklore coréen pour imprégner ses peintures de couches de sens. Ces êtres métamorphosants servent à mettre en lumière les traits et comportements humains tout en exprimant des aspects de l’expérience des femmes dans le monde.

En collaborant avec l’artiste Benito Mayor Vallejo, Xa introduit quatre sculptures en bronze qui servent de points focaux talismaniques dans le langage visuel symbolique de l’exposition. En référence aux poupées funéraires coréennes et aux créatures mythologiques, ces sculptures animent l’espace, complétant le lyrisme et le mouvement des peintures. Le textile joue également un rôle significatif dans l’exposition, fusionnant l’abstraction moderniste européenne et américaine avec la tradition coréenne du patchwork bojagi. À travers cela, Xa remet en question la distinction hiérarchique entre l’art et l’artisanat, célébrant le travail manuel impliqué dans la création artistique. Guidée par les principes de l’interdisciplinarité et de l’immersion, Xa considère chaque exposition comme une continuation des univers précédents, reliant les peintures à travers des résonances visuelles et des personnages traversant les médias. En fin de compte, l’exposition représente l’indulgence de Xa dans l’illustration de nouveaux mondes, comblant le fossé entre réalité et fantasme, et offrant un aperçu d’univers interconnectés mais parallèles.

Zadie Xa’s solo exhibition at Thaddaeus Ropac showcases a diverse range of new works that delve into themes of interspecies communication, transmutation, and the construction of worlds imbued with symbols of protection and power. Drawing on her Korean heritage and rich mythological tradition, Xa, who hails from Vancouver and is now based in London, presents paintings, textile works, and bronze sculptures, marking a new dimension in her artistic practice.

This exhibition, a premiere in France, situates itself within the artistic landscape of Paris, with Xa citing influences from Symbolist painters like Odilon Redon and Gustave Moreau. However, while inspired by semiotics and symbols, her works diverge into fantastical pastoral scenes, blending memories of the Pacific Northwest, Korean landscapes, and fictional elements into composite topographies reminiscent of science fiction and fantasy artistry. Echoing surrealists like Leonora Carrington and Leonor Fini, Xa incorporates animals as allegorical figures, drawing from urban reality and Korean folklore to imbue her paintings with layers of meaning. These metamorphosing beings serve to highlight human traits and behaviors while expressing aspects of women’s experiences in the world.

Collaborating with artist Benito Mayor Vallejo, Xa introduces four bronze sculptures that serve as talismanic focal points within the exhibition’s symbolic visual language. Referencing Korean funerary dolls and mythological creatures, these sculptures animate the space, complementing the paintings’ lyricism and movement. Textile also plays a significant role in the exhibition, merging European and American Modernist abstraction with Korean bojagi patchwork tradition. Through this, Xa challenges the hierarchical distinction between art and craft, celebrating the manual labor involved in artistic creation. Guided by principles of interdisciplinarity and immersivity, Xa treats each exhibition as a continuation of previous universes, linking paintings through visual resonances and characters that traverse mediums. Ultimately, the exhibition represents Xa’s indulgence in illustrating new worlds, bridging the gap between reality and fantasy, and offering a glimpse into interconnected yet parallel universes.

Galerie Looloolook / Eriko Matsuda, “Résonance” / 06.05 – 02.06.2024 / 12 Rue de la Sourdière, 75001 Paris


La galerie Looloolook accueille l’exposition personnelle d’Eriko Matsuda, artiste japonaise émergente. Intitulée « Résonance », cette exposition captivante offre une plongée profonde dans l’univers monochrome et poétique d’Eriko, présentant ses dernières créations ainsi que des pièces emblématiques de sa carrière. 

Eriko Matsuda, née en 1981 dans la préfecture de Kanagawa au Japon, a trouvé une scène à Paris pour exprimer son talent singulier. Maîtrisant l’encre avec une aisance qui transcende les traditions, elle crée des œuvres monochromes explorant un large éventail de thèmes à travers de nombreuses séries. Depuis le début de sa carrière artistique à Tokyo vers 2000, elle s’est installée à Paris en 2014, bénéficiant du soutien de galeries parisiennes et de la ville elle-même. Malgré les défis de l’adaptation à une nouvelle société, elle reste fidèle à sa passion pour la création artistique, incarnant un subtil équilibre entre son héritage japonais et son environnement français. Sa démarche artistique actuelle va au-delà du cadre traditionnel de la peinture Sumi-e, privilégiant des matériaux et techniques simples tels que l’eau, l’encre, l’air et le papier pour explorer le thème de l’éclat de la vie perçu dans le cycle continu des transformations et des renaissances, créant ainsi des œuvres qui manifestent la vie elle-même.

« Résonance » offre aux visiteurs une occasion unique d’explorer l’évolution de l’artiste, de ses premières explorations monochromes à ses dernières compositions, riches en nuances et en émotions. À travers une série de séquences visuelles évocatrices, l’exposition invite les spectateurs à un voyage introspectif à travers les paysages intérieurs de l’artiste, où les contrastes entre calme et tumulte, lumière et obscurité, sont habilement explorés.

The Looloolook Gallery hosts the solo exhibition of Eriko Matsuda, an emerging Japanese artist. Titled « Resonance, » this captivating exhibition offers a deep dive into Eriko’s monochrome and poetic universe, showcasing her latest creations along with iconic pieces from her career.

Eriko Matsuda, born in 1981 in Kanagawa Prefecture, Japan, found a stage in Paris to express her singular talent. Mastering ink with ease that transcends traditions, she creates monochrome works exploring a wide range of themes across numerous series. Since the beginning of her artistic career in Tokyo around 2000, she settled in Paris in 2014, benefiting from the support of Parisian galleries and the city itself. Despite the challenges of adapting to a new society, she remains faithful to her passion for artistic creation, embodying a subtle balance between her Japanese heritage and her French environment. Her current artistic approach goes beyond the traditional framework of Sumi-e painting, favoring simple materials and techniques such as water, ink, air, and paper to explore the theme of the brilliance of life perceived in the continuous cycle of transformations and rebirths, thus creating works that manifest life itself.

« Resonance » offers visitors a unique opportunity to explore the artist’s evolution, from her early monochromatic explorations to her latest compositions, rich in nuances and emotions. Through a series of evocative visual sequences, the exhibition invites viewers on an introspective journey through the artist’s inner landscapes, where the contrasts between calm and turmoil, light and darkness, are skillfully explored.

Galerie BAQ / Nguyễn Duy Mạnh, Trương Công Tùng, “Untamed Souls” / 09.05 – 19.06.2024 / 15 Rue Beautreillis, 75004 Paris

La galerie BAQ présente “Untamed Souls”, une exposition duo de deux artistes vietnamiens Nguyễn Duy-Mạnh et Trương Công-Tùng. Ils explorent et réinterprètent l’histoire de leur origine à travers “la planète”. Dans la nouvelle série de peinture de Tùng, intitulée “As time passes through shadows…(2023 – aujourd’hui)” où il expérimente avec la laque sur l’argile, l’artiste sélectionne et entrelace une constellation de formes naturelles (des fleurs, des feuilles, des ailes de termites, des étincelles de braise, des gouttelettes de pluie, des lueurs de feu, etc.), des organes du corps (une dent, une main aux doigts courbés ou un os de la hanche) et des flux et des traits abstraits qui invoquent la présence du sublime, voire du divin. Nguyễn Duy Mạnh nous convie à un festin, « Phách Lạc – Lost Souls » (2017-2023), un banquet symbolique où chaque plat en céramique, chaque élément a été minutieusement choisi et peint à la main par l’artiste lui-même. Un banquet est à la fois un lieu solennel et convivial, un espace d’échange et de partage. Au-delà du simple plaisir visuel et « gustatif », il nous invite à un débat philosophique et culturel sur sa perception de l’identité vietnamienne dans la société contemporaine.

Gallery BAQ presents « Untamed Souls, » a duo exhibition featuring Vietnamese artists Nguyễn Duy-Mạnh and Trương Công-Tùng as they explore and reinterpret the rich history of their homeland through “earth”. In his new painting series, titled « As time passes through shadows… » (2023 – ongoing), where Tùng experiments with lacquer on clay, the artist selects and intertwines a constellation of natural forms (flowers, leaves, termite wings, ember spark, rain droplets, fireflight glows, etc.), body organs (a tooth, hand with curved fingers, or hip bone), and abstract flows and strokes that invoke the presence of sublime, even divine, energy. Nguyễn Duy Mạnh invites us to a feast, « Phách Lạc – Lost Souls » (2017-2023), a symbolic banquet where each ceramic dish, each element has been meticulously chosen and hand-painted by the artist himself. A banquet is both a solemn and convivial place, a space for exchange and sharing. Beyond mere visual and « taste » pleasure, it invites us to a philosophical and cultural debate on his perception of Vietnamese identity in contemporary society.