by Seoha Park
A l’occasion des 60 ans des relations diplomatiques entre la France et la Chine et de l’année franco-chinoise du tourisme culturel, le Réfectoire des Cordeliers accueille “Une vie au bord du fleuve” de Chen Jialing, peintre et céramiste chinois. Première exposition de l’artiste en France, “Une vie au bord du fleuve” présente une quarantaine d’œuvres inédites, certaines produites à la fin des années 1990 et la plupart créées à l’occasion de l’exposition. Autour du thème du fleuve, elle englobe la peinture, la céramique et la tapisserie en fils de soie.
Né en 1937 à Tonglu en Chine, Chen Jialing a étudié à l’Académie des arts de Chine et enseigné à l’Académie des arts de Shanghai. Il est devenu le représentant contemporain de l’école de Shanghai avec sa “nouvelle peinture à l’encre”, qui fusionne la peinture à l’encre traditionnelle chinoise shanshui (qui se traduit par “montagne et eau”) et l’expression moderniste. Dans la continuité de cette pratique, il explore également les traditions liées à la céramique ainsi qu’à la tapisserie de fils de soie et contribue à la modernisation de l’art chinois en mêlant motifs traditionnels tels que le paysage naturel, les fleurs et les montagnes, à une expression contemporaine.
Le travail de Chen Jialing trouve sa source d’inspiration dans la philosophie chinoise, notamment dans cette citation de Confucius “L’homme de bien aime les montagnes, le sage aime l’eau”. Cette parole répandue depuis des siècles dans la culture chinoise, a inspiré de nombreux lettrés et artistes chinois. Ces métaphores de montagnes et d’eau dominent la pensée chinoise comme un modèle non seulement d’esthétique et mais aussi de morale. La montagne symbolise la divinité par sa hauteur, la continuité par sa persistance, ainsi que la vitalité et la diversité par sa transformation au rythme des changements de saisons. L’eau est une métaphore de la beauté dans son absolu, par sa fluidité et son absence de forme. Elle revêt des significations culturelles subtiles et a toujours été l’objectif esthétique ultime poursuivi par les peintres chinois. La peinture à l’encre, procédé qui utilise l’eau comme élément central, est née d’une telle vision du monde fondée sur le flux et le changement.
L’exposition introduit les « trois transmutations de l’eau, du feu et de la soie » présentes dans l’œuvre de Chen Jialing : peintures à l’encre, œuvres céramiques et tapisseries en fils de soie occupent l’espace monumental des Cordeliers. Se mêlant à l’encre pour recréer le paysage, transportant les hommes et les cultures: toujours, l’eau évoque le flux incessant de la vie, porteuse immatérielle d’une profondeur culturelle et historique.
To mark 60 years of diplomatic relations between France and China and the Franco-Chinese year of cultural tourism, the Réfectoire des Cordeliers is hosting « Une vie au bord du fleuve » by Chinese painter and ceramist Chen Jialing. The artist’s first exhibition in France, « Une vie au bord du fleuve » features some forty previously unseen works, some produced in the late 1990s and most created for the occasion. Around the theme of the river, it encompasses painting, ceramics and silk thread tapestry.
Born in Tonglu, China, in 1937, Chen Jialing studied at the China Academy of Arts and taught at the Shanghai Academy of Arts. He became the contemporary representative of the Shanghai school with his « new ink painting », which fuses traditional Chinese shanshui (which translates as « mountain and water ») ink painting with modernist expression. Continuing this practice, he also explores the traditions of ceramics and silk thread tapestry, and contributes to the modernization of Chinese art by blending traditional motifs such as natural landscapes, flowers and mountains, with contemporary expression.
Chen Jialing’s work is inspired by Chinese philosophy, in particular by Confucius’ quote « The good man loves the mountains, the wise man loves the water ». This saying, widespread in Chinese culture for centuries, has inspired many Chinese scholars and artists. These metaphors of mountains and water dominate Chinese thought as a model not only of aesthetics but also of morality. The mountain symbolizes divinity through its height, continuity through its persistence, and vitality and diversity through its transformation with the changing seasons. Water is a metaphor for beauty in its absolute, fluidity and formlessness. It has subtle cultural meanings and has always been the ultimate aesthetic objective pursued by Chinese painters. Ink painting, a process that uses water as its central element, was born of such a worldview based on flux and change.
The exhibition introduces the « three transmutations of water, fire and silk » present in Chen Jialing’s work: ink paintings, ceramic works and silk thread tapestries occupy the monumental space of Les Cordeliers. Mixing with ink to recreate the landscape, transporting people and cultures: water always evokes the ceaseless flow of life, the immaterial bearer of cultural and historical depth.
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