EXHIBITION REVIEW – ARIADHITYA PRAMUHENDRA @ SRISASANTI GALLERY, YOGYAKARTA

by Vattaya Zahra

(English version below)

« Tears from Heaven »

L’exposition « Tears from Heaven » d’Ariadhitya Pramuhendra est profondément inspirée par l’iconographie religieuse et la vénération de l’artiste pour le catholicisme. La Madone de la Pieta de Michel-Ange est une référence récurrente dans ses œuvres. Plutôt que de critiquer les sujets religieux, Pramuhendra les traite avec respect et profondeur. Cette approche distingue son travail en ajoutant une couche d’introspection et d’universalité à son récit. Son exposition personnelle à la Srisasanti Gallery, à Yogyakarta, en Indonésie, présente 2 installations in situ et 11 dessins au fusain sur toile.

J. Ariadhitya Pramuhendra, Tears from Heaven, 2024, Sculpture, water, spotlight, Variable dimensions. Photo by Srisasanti Gallery.

Sur le plan thématique, l’exposition explore le lien entre la dévotion religieuse et les questions sociétales contemporaines, en particulier le rôle et la perception des femmes dans la religion et la société. Au premier étage, l’installation Tears from Heaven (2024), dont le titre de l’exposition est tiré, se veut une ode à la mère de l’artiste qu’il aimait profondément : une représentation dramatique de l’amour, du martyre et de la beauté. La scénographie comprend des éléments clés tels qu’un éclairage dramatique, des techniques de clair-obscur et l’intégration du son et de la pluie pour créer une atmosphère spirituelle, associée à la chanson « Fall » du groupe islandais Sigur Rós. 

À l’étage, l’installation Calvaire (2024) fait référence à la colline où Jésus a été crucifié, et est liée au style de peinture au fusain de Pramuhendra. De grandes poutres de bois brûlées, ressemblant aux restes d’une croix, sont empilées au centre de la galerie, avec des cendres éparpillées sur le sol et des prières gravées sur la surface de la croix. Cette installation s’inspire de la phrase biblique « des cendres aux cendres, de la poussière à la poussière », qui évoque l’impermanence de la vie. L’installation fait également allusion au déclin perçu des valeurs spirituelles dans la modernité et suggère métaphoriquement l’espoir et la renaissance.

J. Ariadhitya Pramuhendra, Calvary, 2024, Burnt Woods, Variable dimensions. Photo by Srisasanti Gallery.

Pramuhendra crée des dessins denses en noir et blanc en frottant du charbon de bois avec ses doigts à plusieurs reprises sur la surface de la toile. Une œuvre particulièrement énigmatique est une toile colossale de 4 x 18 mètres sur le mur de la galerie (In the Quiet Night at the Grand Theater, 2024). Cette œuvre d’art représente 22 femmes derrière une longue table, une composition familière dans La Cène de Léonard de Vinci. Des roses et des épines sont placées au centre de la table pour représenter le symbolisme catholique. Aucune des femmes n’est représentée avec un profil corporel ou facial complet, ce qui amène le public à spéculer sur leur identité et sur le choix de l’artiste de discuter du rôle des femmes dans la société. Bien que les œuvres découlent du respect de l’artiste pour sa mère, la question de savoir si ce respect s’étend à toutes les femmes laisse encore place à la discussion.

J. Ariadhitya Pramuhendra, In the Quiet Night at the Grand Theater, 2024, Charcoal on canvas, 400 x 1800 cm. Photo by Srisasanti Gallery.

J. Ariadhitya Pramuhendra est un artiste indonésien né en 1984 et basé à Bandung. Il est réputé pour ses compositions au fusain à la fois réalistes et dramatiques. Ses œuvres comprennent souvent des autoportraits, des scènes de films, des peintures et la Bible. Le processus de Pramuhendra consiste à photographier mises en scène et à les transférer sur la toile à l’aide de fusain. Son art explore les thèmes de l’identité, de la religion et des rôles sociaux dans une société multiethnique, alors qu’il a été élevé dans une famille catholique en Indonésie. Formé à la gravure, ses images intenses en niveaux de gris utilisent le clair-obscur, une exploration métaphorique où la lumière symbolise la présence divine.  

J. Ariadhitya Pramuhendra’s « Tears from Heaven », du 30 juin au 11 août 2024 à la Srisasanti Gallery, Tirtodipuran Link Building B, Yogyakarta, Indonésie


« Tears from Heaven »

J. Ariadhitya Pramuhendra’s « Tears from Heaven » is deeply inspired by religious iconography and his reverence for Catholicism. The development of his works integrates the Madonna della Pieta statue by Michelangelo. Rather than criticizing religious subjects, Pramuhendra treats them with respect and depth. This approach distinguishes his work by adding a layer of introspection and universality to his narrative. His current solo show at Srisasanti Gallery, Yogyakarta, Indonesia, features 2 site-specific installations and 11 charcoal drawings on canvas.

J. Ariadhitya Pramuhendra, Tears from Heaven, 2024, Sculpture, water, spotlight, Variable dimensions. Photo by Srisasanti Gallery.

Thematically, the show explores the connection between religious devotion and contemporary societal issues, particularly the role and perception of women in religion and society. On the first floor, the installation « Tears from Heaven » (2024), sharing its title with the show, is intended as an ode to the artist’s mother whom he deeply favored : a dramatic representation of love, martyrdom, as well as beauty. The scenography features key components of dramatic lighting, chiaroscuro techniques, and the integration of sound and rain to create a spiritual atmosphere, paired with the song « Fall » by the Icelandic band Sigur Rós. 

Upstairs, the installation « Calvary » (2024), refers to the hill where Jesus was crucified and is connected to Pramuhendra’s charcoal-based painting style. Large, burnt wooden beams, resembling remnants of a Cross, are stacked in the center of the gallery, with ashes scattered on the floor and carvings of prayers on the Cross’ surface. This installation is drawn to the Biblical phrase « ashes to ashes, dust to dust, » notes on the impermanence of life. The installation also hints at the perceived decline of spiritual values in modernity and metaphorically suggests hope and rebirth.

J. Ariadhitya Pramuhendra, Calvary, 2024, Burnt Woods, Variable dimensions. Photo by Srisasanti Gallery.

Pramuhendra creates dense black-and-white drawings by rubbing charcoal with his fingers repeatedly on the surface of the canvas. One particularly enigmatic piece is a colossal 4 x 18-meter canvas across the gallery wall (« In the Quiet Night at the Grand Theater », 2024). This artwork features 22 women behind a long table, a familiar composition in Leonardo da Vinci’s « The Last Supper ». Roses and thorns are placed at the center of the table as representations of Catholic symbolism. None of the women are depicted with complete bodily or facial profiles, leading the audience to speculate about their identities and the artist’s choice to discuss the role of women in society. Although the pieces stem from his respect for his mother, whether it extends to all women still leaves room for discussion.

J. Ariadhitya Pramuhendra, In the Quiet Night at the Grand Theater, 2024, Charcoal on canvas, 400 x 1800 cm. Photo by Srisasanti Gallery.

J. Ariadhitya Pramuhendra is a 1984-born Indonesian artist based in Bandung. He is renowned for his realistic yet dramatic charcoal compositions. His work often features self-portraits, portraying scenes from movies, paintings, and the Bible. Pramuhendra’s process involves photographing staged scenes and transferring them onto canvas using charcoal. His art explores themes of identity, religion, and societal roles in a multi-ethnic society while being raised in a Catholic family in Indonesia. Trained as a printmaker, his intense grayscale images use chiaroscuro—a metaphorical exploration where light symbolizes the divine presence.  

J. Ariadhitya Pramuhendra’s « Tears from Heaven », from June 30 to August 11, 2024 in Srisasanti Gallery, Tirtodipuran Link Building B, Yogyakarta, Indonesia


ACA project est une association française dédiée à la promotion de la connaissance de l’art contemporain asiatique, en particulier l’art contemporain chinois, coréen, japonais et d’Asie du sud-est. Grâce à notre réseau de bénévoles et de partenaires, nous publions régulièrement une newsletter, des actualités, des interviews, une base de données, et organisons des événements principalement en ligne et à Paris. Si vous aimez nos articles et nos actions, n’hésitez pas à nous soutenir par un don ou à nous écrire.

ACA project is a French association dedicated to the promotion of the knowledge about Asian contemporary art, in particular Chinese, Korea, Japanese and South-East Asian art. Thanks to our network of volunteers and partners, we publish a bimonthly newsletter, as well as newsinterviews and database, and we organise or take part in events mostly online or in Paris, France. If you like our articles and our actions, feel free to support us by making a donation or writing to us