INTERVIEW – EUNI AHN & GILLES BASTIANELLI, GALERIE 89

ACA project a eu la joie de s’entretenir avec Euni Ahn et Gilles Bastianelli, respectivement directrice et curateur de la Galerie 89, au sujet de leur exposition « 200 K-Women » qui présente le travail de 200 artistes coréennes du 24 février au 5 avril 2024. En rendant hommage à Na Hye-Seok, une figure pionnière de la scène artistique coréenne du 20eme siècle – la première peintre occidentale originaire de Corée, qui a voyagé en Europe et séjourné en France, où elle a appris l’impressionnisme, le fauvisme et le cubisme qu’elle a ensuite appliqué dans son travail – qui a marqué l’histoire du féminisme et des femmes dans l’art en Corée. « 200 K-Women » témoigne de l’héritage de Na Hye-Seok sur la création des artistes coréennes d’aujourd’hui, empreint de diversité, de liberté et de créativité.

ACA project was glad to speak with Euni Ahn and Gilles Bastianelli, the director and the curator of Galerie 89 about their recent exposition « 200 K-Women », which presents 200 Korean woman artists and their works from February 24th to April 5th, 2024. Paying hommage to Na Hye-Seok, a pioneering figure of the 20th century Korean art scene – Korea’s first western painter who traveled Europe and stayed in France, where she learned Impressionism, Fauvism and Cubism which she applied in her work – who had a huge impact on the history of feminism and on women’s art in Korea. « 200 K-Women » shows Na Hye-Seok‘s legacy as well as the actualities of today’s Korean women artists, inspired by diversity, freedom and creativity.

Entretien mené par Seoha Park, avril 2024 / Interview by Seoha Park, April 2024

Portrait d’Euni Ahn, la présidente de la galerie 89 et Gilles Bastianelli, le curateur de l’exposition « 200 K-Women »

ACA : Tout d’abord, j’aimerais bien savoir comment est née l’idée de l’exposition et comment a été imaginé le projet. Vous avez notamment commencé l’année dernière une collaboration avec Women’s newspaper qui est à l’origine du projet d’exposition, et qui propose un concours de peinture ouvert aux plasticiennes coréennes.

Euni Ahn : Les K-Women existent grâce à ARAMBI (une société de communication culturelle) qui a initié et développé ce projet avec la collaboration de Mme Kim Hyo-seon, la présidente de Women’s Newspaper, et au soutien de Messieurs Yoo In-chon, ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme et Lee Kwang-soo Président de l’Association Coréenne des Beaux-Arts. Je veux ici leur dire au nom de toute l’équipe à Paris et de toutes les K-Women un grand merci !

ARAMBI avait lancé la première édition des K-Women sous la devise inspirante : « Nous ne nous préoccupons pas du CV, des récompenses ou des affiliations des candidates. La créativité et l’originalité dans leurs travaux sont les seuls critères ! ». L’édition 2 des K-Women a renforcé l’intention de découvrir de nouvelles artistes et les présenter au sein de ma galerie à Paris, où sont passés avant elles la plupart des artistes coréens qui ont fait carrière à l’international, bien avant que la K-Culture soit à la mode. 

ACA : To begin, I would like to know how the idea of the exhibition came and how the project was imagined. I know that you started a collaboration with Women’s newspaper last year, which is at the origin of the exhibition project and which holds the painting competition of Korean women artists.

Euni Ahn: K-Women exist thanks to ARAMBI (a cultural communication company) which initiated and developed this project with the collaboration of Ms. Kim Hyo-seon, the president of Women’s Newspaper, and with the support of Yoo In-chon, Minister of Culture, Sports and Tourism and Lee Kwang-soo President of the Korean Fine Arts Association. I want to say here, on behalf of the entire team in Paris and all the K-Women, a big thank you!

ARAMBI launched the first edition of K-Women under the inspiring motto: “We do not worry about the CV, awards or affiliations of the candidates. Creativity and originality in their work are the only standards ! ». The 2nd edition of K-Women reinforced the intention of discovering new artists and presenting them at my gallery in Paris, where most of the Korean artists who had international careers had passed by before, well before the K-Culture becomes a trend.

ACA : Cette année, l’exposition présente 200 artistes et œuvres, le double de l’année dernière. Y a-t-il une raison particulière d’avoir élargi le projet ? 

Euni Ahn : La première édition a fait des émules auprès des artistes. Nous avons élargi la ligne éditoriale. L’art coréen de niveau intermédiaire est intéressant pour le public de Paris. La peinture des K-Women est expressionniste, narrative, parfois abstraite et sensorielle. Les gens l’apprécient, ils y retrouvent des repères qu’ils identifient grâce au rayonnement de la K-culture, aux série TV, aux jeux, aux BD… et surtout, ils peuvent se les offrir et vivre avec. 

ACA: This year the exhibition presents 200 artists and works, which doubles last year. Was there some opportunity to expand the project?

Euni Ahn: The first edition was emulated by artists. We have expanded the editorial line. Intermediate Korean art is interesting for the Paris public. K-Women’s painting is expressionist, narrative, sometimes abstract and sensorial. People appreciate it, they find references there that they identify thanks to the influence of K-culture, TV series, games, comics… and above all, they can afford them and live with them.

ACA : Madame Ahn, vous avez participé aux concours en tant que membre du jury. Pourriez-vous nous raconter comment s’est déroulé le concours et comment vous avez sélectionné les œuvres ? 

Euni Ahn : La difficulté était précisément de ne pas choisir, de ne pas préférer, ni comparer. L’art contemporain relève de la diversité, ce n’est pas un patrimoine figé. La créativité ne connaît pas de frontière. Elle trouve son énergie dans le dialogue et l’échange. Tel Janus bifrons, l’art contemporain (dans sa diversité) regarde à la fois devant et derrière lui, mais aussi à l’intérieur et à l’extérieur. J’ai voté pour des œuvres qui avaient leur place dans cette exposition.

ACA: Ms Ahn, you participated in the competitions as a jury member. Could you tell us how the competition went and how did you select the works?

Euni Ahn: The difficulty was precisely not to choose, not to prefer, nor to compare. Contemporary art is about diversity, it is not a fixed heritage. Creativity knows no boundaries. It finds its energy in dialogue and exchange. Like Janus with two heads, contemporary art (in its diversity) looks both ahead and behind it, but also inside and outside. I voted for works that had their place in this exhibition.

Affiche d’exposition « 200 K-Women »

ACA : L’hommage à Na Hye-Seok, une figure pionnière de l’art et du féminisme en Corée marque “200 K Women”. Etant une galerie parisienne, en quoi les héritages de Na Hye-Seok vous ont donné une inspiration particulière pour monter cette exposition? 

Euni Ahn : 60 % des artistes coréens sont des femmes mais seulement 2% d’entre elles exposent à l’étranger. 200 K-Women sert cette cause bien-sûr. En exposant à Paris elles franchissent un pas qui compte, mais aussi elles illustrent le chemin parcouru par les coréennes depuis le voyage de Na Hye-Seok à Paris en 1927. Elle demeure méconnue en France alors que c’est l’une des femmes les plus remarquables de la Corée du XXe siècle, à la fois l’icône du féminisme coréen, et la pionnière de la peinture moderne coréenne. Le 28 avril 2019, Google a commémoré le 123e anniversaire de sa naissance en lui consacrant, sur sa page d’accueil, un « Google doodle » spécial évoquant sa peinture.

ACA: Hommage to Na Hye-Seok, a pioneering figure of art and feminism in Korea marks “200 K Women”. Being a Parisian gallery, how did Na Hye-Seok’s heritage give you particular inspiration to put on this exhibition?

Euni Ahn: 60% of Korean artists are women but only 2% of them exhibit abroad. 200 K-Women serves this cause of course. By exhibiting in Paris, they take a significant step, but also illustrate the path traveled by Korean women since Na Hye-Seok’s trip to Paris in 1927. She remains little-known in France even though she is one of the most remarkable artists of 20th century in Korea, both the icon of Korean feminism and the pioneer of modern Korean painting. On April 28, 2019, Google commemorated the 123rd anniversary of her birth by dedicating a special “Google doodle” to her on its home page depicting her painting.

Park Soohyeon, Lapin Chanceux
Sur Toile, Gouache, 72.7×90.9cm, Courtesy of galerie 89

ACA : Présenter 200 artistes doit être un énorme travail. Pourriez-vous nous expliquer comment il a été fait, et comment vous avez organisé l’exposition ? Notamment la division de l’exposition en quatre parties qui s’enchaînent me semble très intéressante. Y avait-il un critère de regroupement des œuvres pour chaque volet de l’exposition ? 

Euni Ahn : Toutes les expositions sont exigeantes. On finit par anticiper les problèmes mais c’est toujours du travail et de la présence. Les K-Women diffèrent par le nombre d’œuvres. Nous les avons répartis en 4 expositions comme nous les avons choisis. Le but étant de faire 4 expositions équivalentes avec des artistes et des œuvres différentes. Chacune des expositions a été réaccrochée 2 ou 3 fois pour faire tourner les œuvres entre elles, en vitrine, au RDC, au Sous-sol. Hier j’ai vendu une toile à une dame qui venait la voir pour la troisième fois, jamais à la même place, dans 3 ambiances différentes… 

ACA: Presenting 200 artists should be a huge job. Could you explain to us how it was made, and how did you organize the exhibition? Above all, the division of the exhibition into four linked parts seems very interesting to me. Was there a criterion for grouping works for each exhibition?

Euni Ahn: All exhibitions are demanding. We end up anticipating problems but it’s always work and presence. K-Women differ in the number of works. We have divided them into 4 exhibitions as we chose them. The goal is to have 4 equivalent exhibitions with different artists and works. Each of the exhibitions was re-hung 2 or 3 times to rotate the works between them, in the window, on the ground floor, in the basement. Yesterday I sold a painting to a lady who came to see it for the third time, never in the same place, in 3 different atmospheres…

Ji Seohyung, Maison Bénie
Sur Toile, Huile, 90.9×72.7cm, Courtesy of galerie 89

ACA : Monsieur Bastianelli, vous avez dit que cette exposition n’est pas une exposition hétéroclite et que toutes les œuvres tiennent ensemble parce qu’elles partagent la même identité et la même culture. Comment définissez-vous l’identité coréenne qui se manifeste à travers l’exposition ? En quoi consiste-t-elle ? 

Bastianelli : La Corée du Sud a connu une transformation rapide, devenant une puissance mondiale dans des domaines tels que la technologie, l’industrie automobile, et plus récemment, la culture populaire qui a gagné une audience internationale. Cette vague culturelle, connue sous le nom de Hallyu (signifiant « vague coréenne », qui désigne l’engouement envers les productions sud-coréennes dans plusieurs industries culturelles à partir des années 2000) a contribué à faire de la Corée un acteur influent sur la scène mondiale, tout en promouvant un intérêt accru pour sa langue, sa cuisine, et ses traditions. 200 K-Women expriment « Hallyu » dans leur diversité plastique.

ACA : Mr. Bastianelli, you said that this exhibition is not a heterogeneous exhibition and that all the works hold together because they share the same identity and the same culture. How do you define the Korean identity that is manifested through the exhibition? What does it consist of ?

Bastianelli: South Korea has undergone rapid transformation, becoming a global power in areas such as technology, the automobile industry, and more recently, popular culture that has gained an international audience. This cultural wave, known as Hallyu (meaning « Korean wave », which refers to the craze for South Korean productions in several cultural industries from the 2000s) helped to make Korea an influential player in the worldwide scene, while promoting increased interest in its language, cuisine, and traditions. 200 K-Women express “Hallyu” in their plastic diversity.

ACA : Vous avez évoqué que l’essentiel de l’exposition est le partage de la même culture et origine, et de l’identité coréenne en particulier : qu’est-ce que vous envisagez d’explorer, à travers cette exposition ? 

Bastianelli : Je connais nombre de français qui regardent le drama coréen en VO. Ils aiment le son de la langue. Ce n’est pas du tout la même relation qu’avec l’anglais. C’est un peu pareil avec leur expression plastique. 200 K-Women participent à la diffusion de la culture coréenne en France. Nous montrons ces tableaux pour la première fois dans la Galerie 89 d’Euni Ahn, à des Parisiens qui croient les connaitre parce qu’ils sont nourris de séries TV et de K-pop. Cet évènement était aussi l’occasion de ramener Na Hye-seok dans la capitale où elle fut heureuse et géniale !

ACA: You mentioned that the essence of the exhibition is the sharing of the same culture and origin, and especially the Korean identity: what are you planning to explore, through this exhibition?

Bastianelli: I know a number of French people who watch the Korean drama in the original version. They like the sound of the language. It’s not at all the same relationship as with English. It’s a bit the same with their plastic expression. 200 K-Women participate in the dissemination of Korean culture in France. We are showing these paintings for the first time at Euni Ahn‘s gallery 89, to Parisians who think they know them because they are fed by TV series and K-pop. This event was also an opportunity to bring Na Hye-seok back to the capital where she was happy and great!

Kim Hounhee, Bonjour?
Sur Toile, Acrylique, 72.7×90.9cm, Courtesy of galerie 89

ACA : On est arrivé à la quatrième exposition. Comment se sont passées les trois expositions précédentes, comment trouvez-vous la réaction des spectateurs ?

Nous avons une large vitrine Viaduc des Arts où passe un public varié qui, en dehors des habitués, ne vient pas voir de l’art particulièrement mais qui s’arrête, bien heureux d’en trouver sur son chemin. Que dit-il des K-Women ? Le public les connait, sans les connaitre, c’est la première fois qu’on les montre à Paris, mais ils s’y retrouvent grâce à la K-culture, aux série TV, aux jeux, aux BD… Il y a du monde sans arrêt. Les gens entrent, discutent. Ça les intéresse. Beaucoup reviennent d’une exposition à l’autre. 

ACA: We have arrived at the fourth exhibition. How did the three previous exhibitions go, how do you find the reaction of spectators?

We have a large Viaduc des Arts window where a varied public passes by and who, apart from the regulars, does not come to see art particularly but who stops by, very happy to find it on its way. What does it mean, K-Women? The public knows them, without knowing them, it’s the first time that we show them in Paris, but the public finds itself there thanks to K-culture, TV series, games, comics… There are people non-stop. People come in, chat. It interests them. Many of them come back from one exhibition to another.

Choi Junghee, Mama Cathy #62 : Mères en Guerre
Sur Contreplaqué, Peinture, 72.7×90.9cm, Courtesy of galerie 89

ACA : A travers « 200 K-Women », la Galerie 89 contribue à la promotion et la visualisation des jeunes artistes coréen.nes. Y-a-t-il une vocation particulière en étant une galerie parisienne fondée par une coréenne, de soutenir les artistes coréen.nes ? 

J’ai créé la galerie en 2007, 89 avenue Daumesnil Paris 12e, sous les arcades du Viaduc des Arts, vestige d’un magnifique ouvrage en brique rouge qui soutenait jadis la voie de train reliant Bastille à Vincennes le long de l’avenue Daumesnil. Le Viaduc des Arts a inspiré la célèbre High Line Park de New-York, haut lieu des métiers d’art et du design, comme ici à Paris. Depuis 17 ans je présente et j’expérimente des artistes coréens dans un esprit d’ouverture et de diversité plastique. Aujourd’hui Séoul est une place mondiale de l’art mais c’est assez récent. Beaucoup d’artistes coréens ont débuté leur carrière chez moi à Paris. C’est le cas aujourd’hui encore avec les K-Women.

ACA: Through 200 K-Women, the gallery 89 contributes to the promotion and visualization of young Korean artists. Is there a particular vocation, being a Parisian gallery founded by a Korean, to support Korean artists?

I created the gallery in 2007, 89 avenue Daumesnil Paris 12th. under the arcades of the Viaduc des Arts, a vestige of a magnificent red brick structure which once supported the train line linking Bastille to Vincennes along avenue Daumesnil. The Viaduc des Arts inspired the famous High Line Park in New York, a mecca for crafts and design, like here in Paris. For 17 years I have been presenting and experimenting with Korean artists in a spirit of openness and artistic diversity. Today Seoul is a world center for art but it is quite recent. Many Korean artists began their careers with me in Paris. This is still the case today with the K-Women.

ACA : Avez-vous un autre projet ou une exposition en préparation ? 

Oui, encore avec des « women » des sculptrices de la Côte d’Azur. Il y a là-bas des femmes qui travaillent dans la lumière intense du Sud où il y a des maisons, des jardins et des terrasses pour les accueillir. Je vais exposer des bonbons de Laurence Jenk. Mes compatriotes coréens vont adorer ! Laurence JENK, née en France en 1965, vit et travaille sur la Côte d’Azur. Elle a toujours aimé les bonbons. Mais privée de sucreries dans son enfance, elle a développé une obsession pour ce symbole de douceur qu’elle a érigé en œuvre d’art depuis 20 ans. En 2020, selon ArtPrice le bonbon de Laurence JENK est classé N°430 dans le top 1000 des artistes contemporains internationaux les plus vendus aux enchères. Autour du bonbon je vais rassembler d’autres sculptrices. Je crois que ce sera une belle exposition et j’espère bien que nous en reparlerons ensemble. Merci beaucoup pour votre attention.

ACA: Do you have another project or an exhibition in preparation?

Yes, again with “women” sculptors from the Côte d’Azur. There are women there who work in the intense light of the South where there are houses, gardens and terraces to welcome them. I am going to display « bonbons » (candies) of Laurence Jenk. My fellow Koreans will love it! Laurence JENK, born in France in 1965, lives and works on the Côte d’Azur. She always loved candy. But deprived of sweets in her childhood, she developed an obsession for this symbol of sweetness which she has established as a work of art for 20 years. In 2020, according to ArtPrice, Laurence JENK’s candy is ranked No. 430 in the top 1000 international contemporary artists most sold at auction. Around the candy I will gather other sculptors. I think it will be a great exhibition and I hope we will talk about it again together. Thank you very much for your attention.


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